La situation dans la République autoproclamée du Haut-Karabakh, où des hostilités opposent les forces arméniennes et azerbaïdjanaises, a été au centre d'un entretien entre les Présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, a fait savoir mercredi 30 septembre au soir le Kremlin.
«Vladimir Poutine et le Président français Emmanuel Macron ont eu un entretien téléphonique sur l’initiative de la France. Les interlocuteurs ont condamné l’aggravation de la situation dans la zone du conflit du Haut-Karabakh en raison des combats d’envergure en cours. Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont appelé les parties en conflit à un cessez-le-feu immédiat et total […] et à la retenue», est-il indiqué dans le communiqué.
MM. Poutine et Macron ont examiné «les paramètres de leur communication ultérieure, avant tout dans le cadre du Groupe de Minsk de l’OSCE» et se sont dits prêts à adopter une déclaration au nom des coprésidents du Groupe de Minsk que sont la Russie, la France et les États-Unis en faveur de l’arrêt immédiat des hostilités et de la reprise des négociations.
Montée de tension au Haut-Karabakh
La situation à la ligne de démarcation au Haut-Karabakh, une République autoproclamée en Transcaucasie, s’est aggravée le 27 septembre au matin.
Comme l’a annoncé la République autoproclamée, les militaires azerbaïdjanais ont ouvert le feu sur son territoire, faisant des victimes civiles. Bakou et Erevan se rejettent l’un l’autre la responsabilité de l’escalade. La loi martiale a été décrétée en Arménie, l’Azerbaïdjan n’a pas tardé à mettre en place une mesure similaire dans plusieurs villes et régions du pays.
Haut-Karabakh disputé
L’ancienne région autonome du Haut-Karabakh, presque entièrement peuplée d'Arméniens, s’est séparée de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan en 1988. Elle est soutenue, mais à ce jour pas officiellement reconnue, par la République d’Arménie.
Les hostilités entre les Arméniens et l'armée azerbaïdjanaise, qui ont duré jusqu'en 1994, ont fait environ 15.000 morts et contraint près d'un million de personnes à quitter leurs foyers. Elles ont cessé après la trêve négociée avec la médiation russe le 12 mai 1994. Des négociations entre les deux pays impliqués, sous la supervision du Groupe de Minsk de l'OSCE, ont eu lieu depuis lors.