«Il était étonnamment calme»: témoignage de Youssef, l’homme qui a tenté d’arrêter l’attaquant au hachoir

© AFP 2024 STEPHANE DE SAKUTINHommage aux membres de Charlie Hebdo
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Présenté initialement comme le «deuxième suspect» et mis en garde à vue, Youssef a été libéré le jour même de l’attaque au hachoir qui a eu lieu près des anciens locaux de Charlie Hebdo. Au lendemain des faits, il explique au micro du Monde comment il a tenté d’arrêter l’attaquant.

Peu après l’attaque au hachoir dans le 11e arrondissement des informations sur l’interpellation d’un «deuxième suspect» ont filtré. Or, l’homme a été libéré le soir même car mis hors de cause. Non seulement il n’était pas impliqué, mais bien au contraire, comme il l’explique, il avait entrepris d’arrêter l’attaquant.

Témoin, il se lance à sa poursuite

Dans son entretien accordé au Monde, Youssef, âgé d’une trentaine d’années, explique ainsi qu’il s’apprêtait à monter dans sa voiture, non loin des lieux du drame, lorsqu’il a entendu des cris. 

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Laissant son véhicule, il a alors remarqué un homme qui s’enfuyait en direction du métro et s’est lancé à sa poursuite.

Le témoin dit ensuite avoir vu l’auteur principal de l’attaque jeter son hachoir qu’il décrit comme un «grand couteau», avant de s’engouffrer dans le métro. Youssef l’a rattrapé sur le quai mais l’homme a sorti un cutter dont il l’a menacé.

«Il m’a dit quelque chose, mais je n’ai rien compris. Je crois qu’il ne parlait pas le français. Il était étonnamment calme. C’est comme s’il attendait tranquillement le métro. Il est monté dedans sans agresser personne et il est parti en direction de Bastille», explique Youssef au Monde.

Interpellé malgré tout

À sa sortie du métro, Youssef raconte avoir informé la police de sa rencontre avec l’auteur de l’attaque, avant de quitter les lieux. 

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Par la suite, les forces de l’ordre l’ont néanmoins interpellé et placé en garde à vue, après avoir visionné les images de surveillance du métro, sur lesquelles apparaissait son échange avec le principal suspect.

Le jeune homme a par la suite été conduit dans les locaux de la police judiciaire, avant d’être libéré suite à l’arrestation de l’auteur des faits. Une garde à vue que son avocate, Lucie Simon, dénonce aujourd’hui.

«Rien ne justifie que Youssef soit entendu sous ce régime, il aurait parfaitement pu être entendu librement, comme simple témoin. On traite un jeune homme au comportement héroïque comme un terroriste, on le cagoule, on le menotte», explique-t-elle au Monde.

S’il dit avoir eu peur d’une bavure policière lors de sa garde à vue, Youssef affirme pour sa part ne pas regretter son geste et serait prêt à le refaire dans des circonstances similaires.

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