Sputnik: Comment fonctionnera la zone industrielle russe en Égypte? Le projet doit voir le jour en 2024. Sur quoi travaillez-vous actuellement?
Veronika Nikishina: «Le projet doit en effet voir le jour en 2024. Actuellement, nos partenaires égyptiens préparent le site. Les parties russe et égyptienne élaborent les termes du contrat de développement. En 2021, un terrain devrait nous être livré, puis nous pourrons entamer les procédures pour le préparer à la construction. Selon nos calculs, la mise en place d’un périmètre de sécurité, de routes, l’aménagement d’une partie du brownfield [terrains auparavant utilisés à des fins industrielles, ndlr], mais aussi l’installation d’un système de canalisation et de l’électricité sont prévus pour fin 2021. Un centre administratif et d'affaires doit aussi être construit afin que les entreprises puissent y installer leurs bureaux.
Sputnik: Disposez-vous déjà de candidats potentiels pour la zone commerciale? Quel genre?
Veronika Nikichina: «Pour le moment, 36 accords ont été signés. 14 entreprises ont déjà des plans détaillés pour implanter leur production sur le territoire de la zone industrielle russe. Nous partons du principe qu'après la signature du contrat de développement, nous commencerons à signer des accords avec ces sociétés et fixeront des dates d'entrée sur le site.
Sputnik: Pourquoi cette région de l'Afrique du Nord a-t-elle été choisie pour créer la zone industrielle russe?
Veronika Nikichina: «Car le site est situé au carrefour des principales routes. Les entreprises qui implanteront leur production dans cette zone seront près du canal de Suez et de la mer Méditerranée. Elles auront donc un accès direct aux marchés du Moyen-Orient et de l'Afrique du Sud-Est via la mer Rouge, ainsi qu’aux pays du sud de l'Europe via la mer Méditerranée.»
Sputnik: Comment seront organisés les accords commerciaux? De quels avantages pourrtont jouir mes participants?
Veronika Nikichina: «L'Égypte entretient des relations commerciales avec plus de 70 pays. Les produits qui seront fabriqués sur le territoire de la zone industrielle russe tomberont dans ces accords commerciaux, ce qui permettra aux entreprises russes d’accéder aux pays où la Russie est sanctionnée. Les produits seront exportés comme Made in Egypt.»
Sputnik: Quelles seront les conditions fiscales?
Veronika Nikichina: «Elles sont en train d’être discutées. Aujourd'hui, les principaux avantages sont un taux de TVA égal à zéro pour les importations, l'absence de droits de douane et de taxe foncière. La partie russe compte cependant sur d’autres avantages.»
Sputnik: Existe-t-il d’autres projets de zones industrielles sur le continent africain?
Veronika Nikishina: «Il y a trois ans, le ministère du Commerce et de l'Industrie a annoncé la possibilité de créer des zones similaires au Zimbabwe, au Vietnam et en Uruguay. Nous envisageons toutes les possibilités de création de telles zones sur un site existant en Égypte. La signature du contrat de développement et la mise en service des bâtiments sur le territoire de la zone poseront les bases de collaborations futures avec d'autres États.»
Sputnik: Quel est le rôle actuel du Centre d'exportation russe dans la mise en œuvre du projet de la zone industrielle russe?
Veronika Nikishina: «Le centre d'exportation russe ne se désintéresse pas de la mise en œuvre de ce projet très important pour la Fédération de Russie. Au contraire, nous avons complété notre équipe de spécialistes pour renforcer notre expérience dans les compétences requises.
Nous avons continué à travaillé sur le projet pendant la pandémie alors que les contacts avec nos amis égyptiens ont été gelés [à cause de la pandémie, ndlr]. Nous n'avons pas perdu de temps. Un important travail a été effectué en interne, peut-être difficilement visible de l'extérieur, sur la structuration du futur contrat de développement, la préparation de la construction et l’interaction avec les résidents potentiels de la zone industrielle russe.
Dans le cadre de ce projet, il est apparu évident que pour une mise en œuvre de qualité, un changement significatif dans les directions fonctionnelles et organisationnelles était nécessaire.
L’histoire montre que la réussite de tels projets dépend largement de l'activité des entreprises qui, si elles se posent en piliers, joueront un rôle important.
La partie russe envisage la possibilité d'attirer un investisseur commercial stratégique pour la poursuite de la mise en œuvre du projet.