«Ils ont choisi la France et la seule en position de la sauver c’est Marine», est-il écrit sur le collage publié sur Facebook par Patrick Isnard, élu du Rassemblement national des Alpes-Maritimes. Fait étonnant, aux côtés des visages de Marine Le Pen, Marion Maréchal ou encore Éric Zemmour figure celui d’Alain Soral, homme au long casier judiciaire, condamné notamment pour incitation à la haine raciale et négationnisme.
Un élu RN candidat aux sénatoriales dans les Alpes-Maritimes affirme ne pas connaitre Alain Soral après avoir publié une photo du polémiste sur sa page Facebook >https://t.co/4tYra6kAtH pic.twitter.com/DOjlFJVvLv
— Le Parisien (@le_Parisien) September 24, 2020
Contacté par Le Parisien ce jeudi 24 septembre, ce conseiller municipal de Grasse jure ne pas savoir qui est Alain Soral. «Je ne connais pas tout le monde sur la photo», admet-il, assurant qu’il a trouvé ce montage photo sur Internet.
Deux publications similaires se trouvaient ainsi sur sa page depuis les 19 et 20 septembre sans que ses proches ne lui aient fait remarquer, s’étonne le quotidien local. «Je ne savais pas. Dans ces cas-là, il n'a rien à faire sur cette photo. Personne ne m'avait fait de remarque. Vous avez parfaitement raison de me le signaler. Je vais l'enlever immédiatement», promet-il au Parisien.
En effet, sa nouvelle photo de couverture ne contient plus le visage du polémiste, remplacé notamment par son «ami» Jean Messiha, membre du Bureau national du parti. Quant à l’autre publication, elle semble avoir été purement supprimée.
Le palmarès d’Alain Soral
Alain Bonnet, dit Soral, a fondé le mouvement Égalité et Réconciliation et enchaîné les condamnations en justice depuis, notamment pour ses propos à l’égard des juifs. Outre les nombreux procès pour diffamation et injure, il a été condamné pour incitation à la haine raciale et contestation de l’existence de la Shoah.
En octobre 2019, il avait écopé d’un an de prison ferme pour avoir comparé le Panthéon à une «déchetterie casher». En juillet, il a été interpellé pour «provocation à commettre un crime ou délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation». Ses deux chaînes YouTube liées à son mouvement ont été supprimées cet été.
Vendredi 18 septembre, il a été condamné à payer trois amendes, deux fois 5.400 euros et une fois 4.000, pour des propos tenus dans des vidéos datant de 2018 et 2019. Dans l’une d’elles, il imputait aux juifs l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris.