«Trop c’est trop!», s’insurge Marlène Mourier, maire de Bourg-lès-Valence (Drôme) mercredi 23 septembre. Cible d’intimidations de la part de l’Azerbaïdjan, l’élue a exposé l’origine du problème dans une longue publication sur Facebook. Elle s’estime victime de l’ingérence de cette «pétro-dictature» sur le territoire de sa commune.
En 2014, déjà à la tête de cette commune de 20.000 habitants, Mme Mourier avait signé une charte d’amitié avec Chouchi, ville située dans l’Artsakh, également appelé Haut-Karabakh, territoire au cœur d’un conflit géopolitique vieux de près de 30 ans. Peuplée en grande majorité d’Arméniens, cette république a déclaré son indépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan après la dislocation de l’URSS, mais n’a été reconnue par aucun État membre de l’Onu.
Ainsi, le soutien d’une commune française envers ce peuple pose problème à Bakou qui, selon la maire, tente de faire pression pour invalider cette charte d’amitié. Mise sur liste noire en 2014, envoi d’huissier en 2016, procès en 2018 (gagné par la commune française) et nouvelles menaces cette année, énumère-t-elle, soulignant qu’elle ne cédera pas «devant le dictateur de Bakou ni même devant ses alliés de Turquie».
Pressions sur la mairie et le département
«Trois sbires azéris sont venus en mairie le 25 août dernier pour m’intimer l’ordre de retirer dans l’heure le drapeau de l’Artsakh qui flotte aux cotés des drapeaux de nos villes jumelles», raconte Marlène Mourier. Quelques minutes plus tard, son adjoint a reçu un appel d’un membre de l’ambassade d’Azerbaïdjan lui intimant le même ordre.
La mairie a également reçu un mail anonyme ainsi qu’un courrier recommandé de la part d’un cabinet d’avocats représentant l’Azerbaïdjan en France. Toujours selon l’édile, la préfecture de la Drôme commence elle aussi à subir des pressions en ce sens.
«Depuis quand un état étranger, fut-il la dictature d’Azerbaïdjan, se permet de faire de l’ingérence dans le fonctionnement de nos collectivités locales françaises ainsi que l’instrumentalisation de notre appareil judiciaire? Cela doit cesser sans délai!», dénonce-t-elle.
Et de conclure: «Ni Bourg-lès-Valence, ni son maire, Marlène Mourier, ne seront aux ordres de la dictature de Bakou!».