Le 17 septembre, le ministère de l’Intérieur a publié son nouveau «schéma national du maintien de l’ordre» dont un passage inquiète particulièrement de nombreux journalistes quant à leur liberté d’informer lors de manifestations.
En effet, le texte mentionne les journalistes «titulaires d’une carte de presse et accrédités auprès des autorités». Or, nombre d’entre eux exercent la profession sans posséder une carte de presse. Ce mercredi 23 septembre, Gérald Darmanin a tenu à clarifier la situation au micro de France Inter.
.@GDarmanin évoque un "malentendu" avec les journalistes: "Ils ont le droit de rester dans tous les attroupements. Je suis très attaché à la liberté de manifester, et à la liberté d'expression" #DéfendonsLaLiberté #le79inter pic.twitter.com/iEugGShVgz
— France Inter (@franceinter) September 23, 2020
«Je crois que c’est un gros malentendu, mais nous allons le résoudre avec les sociétés de journalistes, c’est qu’on n’a jamais demandé une carte de presse pour pouvoir être journaliste sur une manifestation», assure le ministre, reconnaissant que tous n’en ont pas une et sont pourtant reconnus en tant que tels.
«Évidemment, dans ce nouveau maintien de l’ordre, les journalistes ont le droit d’accéder, ils ont le droit de rester dans toutes les manifestations», ajoute-t-il avant d’aborder leur sécurité.
«Lorsqu’il y a des sommations et lorsque les manifestations deviennent violentes, […] ils ont le droit de décrire ce qui se passe, mais il y a une sécurité à avoir lorsqu’il y a une charge de police devant des individus extrêmement violents».
Atteinte à la liberté d’informer
La déclaration de Gérald Darmanin intervient au lendemain d’une tribune collective de différents organes de presse publiée dans Libération relevant les inquiétudes de la profession concernant la liberté d’informer lors des manifestations.
Outre la question de la carte de presse, le texte du ministère rappelle que «le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations».
Les signataires de la tribune estiment qu’il s’agit en réalité d’un «feu vert accordé par le ministre de l’Intérieur aux forces de l’ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages».