Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère algérien de la Communication accuse un documentaire diffusé par M6 et intitulé «L'Algérie, le pays de toutes les révoltes» de «porter un regard biaisé sur le Hirak» et d'avoir été réalisé par une équipe munie d'une «fausse autorisation de tournage».
«Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en Algérie, sous quelque forme que ce soit», affirme le ministère.
Le ministère de la Communication fustige des «témoignages insipides», des «clichés les plus réducteurs» et «une somme d'anecdotes sans profondeur».
L'une des protagonistes de l'enquête, Noor, une YouTubeuse connue en Algérie, a expliqué lundi sur les réseaux sociaux qu'elle regrettait avoir participé au documentaire et a déploré «le manque de professionnalisme» de la chaîne française.
Les auteurs menacés de poursuites
Selon le communiqué algérien, «une journaliste franco-algérienne a assuré la réalisation du film, avec l'aide d'un "fixeur algérien", munis d'une fausse autorisation de tournage», une infraction «au demeurant sévèrement sanctionnée».
Il «n'est pas fortuit que ces médias, outillés pour exécuter un agenda visant à ternir l'image de l'Algérie et à fissurer la confiance indéfectible établie entre le peuple algérien et ses institutions, agissent de concert et à différents niveaux et supports», estime-t-il.
Selon le ministère, M6 avait introduit, le 6 mars 2020, une demande d'accréditation de presse pour les membres de l'équipe de l'émission «Enquête Exclusive», en vue du tournage d'un documentaire sur «la valorisation de l'essor économique et touristique de la ville d'Oran, ainsi que le multiculturalisme qui fait la richesse de notre pays». Demande qui a reçu une suite défavorable des services des ministères de la Communication et des Affaires étrangères, précise-t-il.
La diffusion en mai dernier par la chaîne publique France 5 d'un autre documentaire sur la jeunesse algérienne et le «Hirak» -- «Algérie mon amour» du journaliste et réalisateur français d'origine algérienne Mustapha Kessous -- avait déclenché une crise diplomatique entre Alger et Paris.