Le 13 septembre, le navire de prospection turc, l’Oruç Reis, qui avait entraîné la colère de la Grèce, de Chypre et de la France, est rentré au port. La Turquie a-t-elle reculé face aux pressions? En effet, la veille, le Premier ministre grec avait annoncé l’achat de 18 avions Rafale à la France, renforçant l’escalade militaire dans la zone (ajout lien). Du côté de Bruxelles, l’exécutif de l’UE a laissé entendre que la Commission pourrait imposer des sanctions à Ankara les 24 et 25 septembre prochains.
Mais le retrait turc semble en trompe-l’œil car la Turquie a indiqué que son navire ne marquait qu’une pause de ravitaillement et d’entretien, tandis que d’autres bâtiments continueraient leurs recherches dans des zones maritimes contestées. Quant aux sanctions, elles sont encore assez improbables puisque les dirigeants européens divergent sur la position à adopter face à Erdogan. En effet, si Paris joue des coudes et des mots, Berlin tente de temporiser.
Un désaccord qui s’illustre aussi sur la méthode à adopter. Alors que la France souhaite que chaque différend maritime soit traité par les instances internationales, l’Allemagne, elle, pousserait les acteurs concernés à des négociations bilatérales, plaçant ainsi la Turquie en position de force face à la Grèce et à Chypre.
Tout semble donc jouer pour Ankara, comme Louis Doutrebente vous l’explique dans ce Lignes Rouges en focus.