Washington accuse le Hezbollah d'avoir stocké du nitrate d'ammonium en Europe

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Les États-Unis ont accusé le Hezbollah d'avoir multiplié les «caches de nitrate d'ammonium» dans plusieurs pays européens, dont la France, semblant suggérer un possible lien entre le mouvement chiite libanais et la récente explosion meurtrière au port de Beyrouth provoquée par cette substance, rapporte l'AFP.

Se prononçant lors d’une conférence de presse le 17 septembre, le coordinateur américain pour le contreterrorisme, Nathan Sales, a accusé le Hezbollah d'avoir stocké du nitrate d'ammonium en Europe.

«Depuis 2012, le Hezbollah a établi des caches de nitrate d'ammonium à travers l'Europe, en transportant des kits de premiers secours dont les poches de froid instantané contiennent cette substance», a-t-il dit.

«Ce genre de caches ont été trouvées dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la Grèce, la France, l'Italie et plusieurs autres», a-t-il ajouté dans une conférence jeudi, dont la transcription a été transmise vendredi à l'AFP.

Il a également évoqué des passages de ce produit par la Belgique, l'Espagne et la Suisse.

La France, à qui les États-Unis reprochent de dialoguer avec la branche politique du Hezbollah pour tenter de sortir le Liban de la crise dans laquelle il est plongé, s'est montrée pour part très dubitative quant à l'existence de tels agissements sur son territoire.

«Aucun élément tangible ne permet de confirmer une telle allégation en France aujourd'hui à notre connaissance», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll.

«Toute activité illégale commise par une organisation étrangère sur notre territoire serait sanctionnée par les autorités françaises avec la plus grande fermeté», a-t-elle ajouté.

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Certains de ces stocks ont été «détruits», a précisé M. Sales, le responsable américain.

«Nous avons des raisons de croire que cette activité est encore en cours», a prévenu ce diplomate, expliquant que Washington soupçonnait que de telles caches étaient encore présentes au moins jusqu'en 2018, «probablement en Grèce, en Italie et en Espagne».

«Et comme nous l'avons tous vu lors de l'explosion du port de Beyrouth, le nitrate d'ammonium est une substance vraiment dangereuse», a-t-il encore relevé.

Le 4 août, une énorme déflagration au port de la capitale du Liban a fait 191 morts et soufflé des quartiers entiers. Les autorités ont affirmé qu'elle avait été déclenchée par une cargaison de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockée depuis plus de six ans «sans mesures de précaution» dans un entrepôt du port, après avoir été saisie sur un bateau parti de Géorgie à destination du Mozambique.

Le nitrate d'ammonium est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés. Les causes précises ayant provoqué la déflagration restent inconnues.

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