Alors que les équipages de plusieurs navires naviguant le long des côtes espagnoles et portugaises évoquent des attaques d’orques contre leurs bateaux depuis la fin du mois d’août dernier, certains chercheurs ont parlé de l’effet du stress.
Dans ce contexte, le magazine Voiles et Voiliers a contacté le scientifique Éric Demay. Et ce spécialiste des cétacés et mammifères marins est formel: si les orques avaient réellement voulu leur faire du mal, elles auraient aisément détruit les embarcations.
«Il ne s’agit pas, selon moi, d’attaques véritables d’orques car si des orques avaient vraiment voulu attaquer ces bateaux dans le but de les détruire, elles n’auraient eu aucun mal à le faire!»
Éric Demay estime que les épaulards n’ont pas fait preuve d’une véritable agressivité dans ces cas-là.
«En fait, il s’agirait plutôt de tentatives d’effarouchement des voiliers ou d’intimidation», affirme-t-il.
Une autre spécialiste de ces mammifères, Loriane Mendez, assistante de recherche à la Commission internationale pour l’exploration scientifique de la Méditerranée (CIESM), émet, citée par 20 Minutes, une hypothèse semblable:
«Ce n’est pas la première fois que des cétacés tentent de faire comprendre à des humains qu’ils sont sur leur territoire. Mais le plus souvent, ça se traduit par des coups de queues à la surface pour éclabousser les bateaux».
Une autre hypothèse
Éric Demay explique par ailleurs l’été est la période des naissances chez les épaulards.
«Les orques, en bancs, protègent donc leur progéniture et si l’on s’approche trop des nourrissons, alors l’orque réagit. Mais sa réaction peut être graduelle et dans ce cas, il s’agit plutôt d’une forme de dissuasion pour que le voilier ne s’approche pas plus de leur zone personnelle de tranquillité.»
«Cette zone territoriale pourrait correspondre à quelque chose d’important pour le groupe d’orques, une zone de chasse, de repos ou de reproduction», indique-t-il à 20 Minutes.
Éric Demay fait également remarquer que si l’un de ces cétacés avait vraiment voulu détruire un bateau de cette taille-là, il n’aurait eu aucun mal à le faire.
«Il existe des exemples ou des orques ont complètement défoncé un bateau, quitte à se blesser en sautant dessus. Il faut savoir qu’une orque est capable de s’en prendre à une baleine bien plus grosse que ces bateaux, et de gagner son combat», note-t-il.
Une orque adulte peut peser plus de six tonnes, rappelle dans ce contexte Voiles et Voiliers.
Les attaques
Selon le Guardian, des signaux de détresse ont été émis au cours des dernières semaines par des équipages en difficulté après le passage d’un groupe d’épaulards près de leurs embarcations.
Ainsi, début août, plusieurs attaques d’orques contre des bateaux ont été relatées par les médias espagnols. À la fin du mois, un navire français affirmait avoir été pris en chasse par plusieurs de ces mammifères. Le 11 septembre, une orque d’une dizaine de mètres a percuté l’arrière d’un yacht à 15 reprises, a affirmé le propriétaire du bateau.
Les épaulards, connus d’habitude pour leur sociabilité, préfèrent le plus souvent simplement escorter des navires sans leur infliger de dégâts matériels.