Commentant l’incendie du camp de réfugiés Moria sur l’île grecque de Lesbos, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué que la France s’apprêtait à accueillir «une centaine» de migrants.
«Il y a la réponse d'urgence et d'humanité. Nous sommes prêts à accueillir, dans les prochains jours, une centaine de migrants parmi ceux qui ont vécu le drame du camp de Moria, notamment des mineurs isolés», a-t-il dit dans une interview accordé au Parisien.
Besoin de trouver «une solution pérenne»
M.Beaune a ajouté que depuis 2018, à chaque fois qu'il y a eu «des urgences humanitaires douloureuses» liées aux bateaux transportant des migrants, l’Hexagone a participé «aux efforts de répartition des réfugiés» débarqués en Italie ou à Malte en accueillant quelques centaines.
«Stratégie de menace voire d'agression»
Il s’est aussi prononcé sur les tensions avec la Turquie en Méditerranée. Pour M.Beaune, le Président turc «doit renoncer à sa stratégie de menace voire d'agression».
«Il peut y avoir avec la Turquie une discussion sur les zones économiques exclusives en Méditerranée, les hydrocarbures, les migrants… Mais aujourd'hui, elle ne peut pas être un partenaire dans ces circonstances. Donc nous lui demandons d'être dans un cadre de négociation, pas une posture de menace.»
Selon lui, il faut «calibrer les choses, de manière proportionnée, apaisée mais ferme, tout en laissant la main ouverte au dialogue».
«Monsieur Erdogan sait que le temps où les Européens le regardaient avec timidité ou peur est révolu», a résumé M.Beaune.
Tensions en Méditerranée
Les tensions ne cessent d’augmenter entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée à cause des recherches d'hydrocarbures menées unilatéralement par Ankara. La France a averti le gouvernement turc que la Méditerranée orientale ne pouvait pas constituer «un terrain de jeu» pour assouvir des «ambitions» nationales.
En réaction aux critiques françaises, Recep Tayyip Erdogan a prévenu le 12 septembre Emmanuel Macron de ne pas chercher querelle à la Turquie.