Benoît Simian, député LREM de la Gironde et ancien maire de Ludon-Médoc, commune viticole au nord de Bordeaux, viole régulièrement une ordonnance de protection rendue le 3 août par le juge aux affaires familiales (JAF) du tribunal de Bordeaux lui interdisant «de paraître» au domicile conjugal dans le cadre d’un divorce litigieux avec son épouse, révèle le 8 septembre Mediapart.
Ce sont des vidéos et témoignages recueillis qui ont aidé le 3 août le juge aux affaires familiales à établir que l’épouse du député était «vraisemblablement victime d’une forme de harcèlement psychologique de la part de son époux».
Cependant, malgré l’interdiction, l’élu a continué de se présenter au domicile conjugal à de nombreuses reprises. En outre, le 13 août, plusieurs grands sacs à son nom y ont été livrés par une entreprise de matériel de construction, poursuit Mediapart.
Une «permanence parlementaire»
Pour ne pas quitter le domicile, il avait recouru à l’usage d’une «permanence parlementaire» dans un studio situé à quelques mètres, derrière la maison occupée par son épouse. Le local étant séparé de la propriété, c’est ainsi qu’il expliquait sa présence quotidienne sur les lieux.
Le 3 août, le JAF a considéré cette «annexe» comme «partie intégrante du domicile conjugal dont la jouissance a été attribuée à l’épouse».
Une enquête est en cours
Pour empêcher l’élu de s’introduire au domicile, sa femme utilisait depuis le mois de mai différentes astuces, notamment le blocage de la porte coulissante du studio permettant d’accéder directement au jardin et au reste de la maison, ainsi que le rebouchage d’un trou d’une chatière avec des planches que son mari tentaient de forcer avant que la gendarmerie n’intervienne.
Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête judiciaire après que chacun des époux a déposé des plaintes croisées. Ainsi, Benoît Simian accuse sa femme de «violences volontaires» à son égard alors qu’elle l’accuse de «harcèlement moral».
À la suite des investigations confiées à la brigade des recherches de la gendarmerie nationale, un premier rapport de synthèse a été établi avant d’avoir été soumis à la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, la semaine dernière.