Le retrait de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et l’adhésion à l’Otan transformeraient la Biélorussie en théâtre d'hostilités entre la Russie et l’Alliance, a déclaré ce mercredi 9 septembre Alexandre Loukachenko dans une interview aux medias russes.
Selon lui, si la Biélorussie rejoint l'Alliance, le pays devra acheter des armes à la Russie aux prix mondiaux, à condition que la vente d’armes lui soit consentie, alors que l'Otan livrera à Minsk des «déchets» avant de lui proposer d’acheter des armes «qui coûteront cinq fois plus cher que les prix actuels des armes russes».
Qualifiant cette décision de «terrible bêtise», il ajoute que Moscou «ne regardera pas calmement» l'adhésion de la Biélorussie à l'Otan, car les Russes «ne seront pas très heureux si les chars sont grosso modo près de Smolensk [une ville russe près de la frontière biélorusse, ndlr]».
«La Russie y sera fermement opposée [à l’adhésion de la Biélorussie à l'Otan, ndlr]. Et en quoi allons-nous transformer la Biélorussie? En théâtre d’hostilités: un affrontement entre la Russie et l'Otan», prévient le Président biélorusse.
«Facteur externe»
«Tout d'abord, ce que j'entends par un "facteur externe", c’est le contrôle depuis l'extérieur. Dans ce cas, nous et les Russes savons qui contrôle et d'où le contrôle vient. Il s’agit des Américains du centre près de Varsovie via des chaînes Telegram connues. Le deuxième centre est la République tchèque, puis la Lituanie et, malheureusement, l’Ukraine, des bastions y sont créés pour influencer la Biélorussie».
Manifestations en Biélorussie
Une vague de manifestations est née en Biélorussie après la fin de la présidentielle du 9 août remportée par Alexandre Loukachenko. Selon la Commission électorale centrale, le Président en exercice a recueilli 80,1% des voix. Toutefois, l’opposition estime que la victoire revient à sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa, qui compte 10,8% des voix.
Des actions de protestation presque quotidiennes contre la victoire M.Loukachenko réunissent quelques centaines de personnes la semaine et plusieurs milliers de personnes le weekend. Les premiers jours suivant l’élection, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau, des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Plus de 6.700 personnes ont été interpellées et plusieurs centaines ont été blessées dont plus de 130 policiers. Trois manifestants sont décédés.
Dimanche 30 août, des blindés ont pour la première fois protégée la résidence du Président à Minsk pendant une manifestation non autorisée.