Le professeur Didier Raoult a expliqué au micro de Radio Classique que le génome du coronavirus avait muté plusieurs fois depuis le début de la pandémie, notamment depuis juillet.
Cette «surmutation» n’est pas une «mauvaise nouvelle» à en croire l’infectiologue, qui y voit un possible lien avec une mortalité plus faible qu’avant.
«Depuis juillet, depuis l’apparition de ce deuxième acte, les génomes que nous avons ne sont pas les mêmes que ceux que nous avions avant […] Il n'y a pas un seul virus. Nous, on a détecté sept mutants qui ont circulé […] Les mutations que nous voyons sont associés avec la dégradation des organismes [du virus, ndlr]. Quand ça se passe, c'est que ça va mal pour la bestiole», a affirmé Didier Raoult à Radio Classique.
L’infectiologue ajoute que la distance entre ces récentes mutations et le virus original est plus importante que par le passé.
La situation n’est «pas dramatique» à Marseille
Alors que de nouvelles mesures avaient été prises fin août pour tenter de freiner la recrudescence de cas dans les Bouches-du-Rhône, Didier Raoult a également affirmé que la situation à Marseille n’était pas «dramatique».
L’infectiologue, qui officie à l'IHU Méditerranée Infection, a souligné des problèmes de réorganisation dans les établissements hospitaliers existants, sans pour autant se dire «désespéré» par la situation sanitaire dans sa ville.
«Il y a plus patients, donc on doit les gérer. Ça veut dire qu’il y des problèmes de réorganisation. Il faut avoir un peu plus d’infirmières, un peu plus de médecins, c’est ça qui nous manque actuellement. Mais globalement, on n'est ni désespérés, ni affolés. Pour moi, la situation n'est pas dramatique», a ainsi déclaré Didier Raoult sur Radio Classique.
Le scientifique s’est par ailleurs félicité de la réduction de la période d’isolement qui devrait passer de quatorze à sept jours, comme l’a déclaré le ministre de la Santé sur France Inter. L’infectiologue a salué un «progrès», rappelant qu’il avait lui-même longtemps milité pour un raccourcissement de l’isolement à sept jours, qui correspond selon lui à la «période d'incubation maximale réellement connue de cette maladie».