«C'est une véritable barbarie qui s'installe», or «avec la barbarie, on ne négocie pas, on la combat», a lancé la présidente du Rassemblement national et candidate déjà déclarée à la présidentielle, lors d'un discours virulent devant un public réduit à près de 400 élus, journalistes et militants, coronavirus oblige.
«Cet été fut un été meurtrier, (...) comme si l'intarissable promesse du vivre-ensemble se retournait contre ses promoteurs au pouvoir», «plus occupé à faire croire qu'à faire», a ajouté la politique.
Marine Le Pen faisait allusion à plusieurs faits divers violents cet été, vus par son parti comme un «ensauvagement» de la société, un terme repris par plusieurs ministres et leaders de la droite.
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti avait dénoncé à cet égard une «surenchère populiste», expliquant que la France n'était «pas un coupe-gorge».
«Marine le Pen, c'est son père en pire»
À Fréjus, Mme Le Pen a éreinté le Garde des sceaux, sifflé à plusieurs reprises par la salle, qui «nie la réalité». «C'est Taubira (ancienne ministre socialiste de la Justice, ndlr) en pire».
Dans «l''ultraviolence», Mme Le Pen a vu «en partie une conséquence de l'immigration anarchique et incontrôlée imposée aux Français depuis des années».
Mme Le Pen ment éhontément et je le prouverai aux Français. Des mots de plus en plus forts et des idées de plus en plus populistes. Près de 40 ans après son abolition, elle reparle de la peine de mort.
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) September 6, 2020
Marine le Pen, c’est son père en pire. Rien de neuf sous le soleil de Fréjus.
La cheffe du RN a promis de rétablir «une triple certitude: la certitude des poursuites», «des sanctions», et «de l'exécution de la peine». «L'impunité, c'est fini, les peines fictives, c'est fini, la prison garderie c'est fini».
«La bataille idéologique, ça fait des années qu'on l'a gagnée. Ce qu'on attend c'est la victoire politique», avait souligné Marine Le Pen samedi, renvoyant dos-à-dos la droite et le gouvernement, qui n'ont «rien fait».
Devant le slogan «Français réveillez-vous», la finaliste de la présidentielle de 2017 a invité les abstentionnistes à voter pour elle, après avoir fustigé la veille un parti LR en «porosité idéologique» avec le chef de l'État.
Elle a promis à cet égard de «lever certaines ambiguïtés» quand les électeurs de droite «croient que le programme économique du RN est le même» que celui de la France insoumise, même si elle défend toujours la retraite à 60 ans avec 40 annuités.