L'opposition ivoirienne demande publiquement à Macron son opinion sur la candidature de Ouattara

© AFP 2024 LUDOVIC MARINLes Présidents Emmanuel Macron et Alassane Ouattara
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À l’approche de la présidentielle en Côte d’Ivoire, un candidat du Front populaire ivoirien (FPI) invite Emmanuel Macron à s’exprimer sur l’intention du Président sortant du pays de briguer un nouveau mandat. Une candidature «source de conflits», selon lui.

Face au silence de Paris, Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre et candidat du Front populaire ivoirien (FPI), demande dans une lettre ouverte en date du 2 septembre l’opinion d’Emmanuel Macron sur la nouvelle candidature du Président sortant Alassane Ouattara qui avait pourtant annoncé qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle en octobre.

«Monsieur le Président, votre silence est […] diversement interprété dans mon pays. [...] Il autorise toutes les supputations: celle de l’indifférence, du laisser-faire, de l’embarras et finalement de l’impuissance de la communauté internationale», explique-t-il, ajoutant: «Votre parole est, a contrario, très attendue».

Selon lui, la candidature d’Alassane Ouattara «intervient en violation de la loi fondamentale de la IIIe République» et «contredit son engagement de ne pas concourir pour un troisième mandat, exprimé solennellement devant la représentation nationale réunie en congrès le 5 mars dernier à Yamoussoukro».

«Cinq mois plus tard, le masque de la respectabilité est tombé et l’imposture démocratique se dévoile à la face du monde. Le régime montre son vrai visage d’autoritarisme et d’exclusion», constate-t-il, citant à titre d’exemple trois candidats: Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, radiés de la liste électorale.

Rencontre à l’Élysée

Alors qu’une rencontre est prévue entre le Président sortant ivoirien et Emmanuel Macron ce jeudi 3 septembre, Pascal Affi N’Guessan met en garde le Président français: «Alassane Ouattara vient vous demander sinon votre soutien à sa forfaiture, du moins votre bienveillante neutralité».

«Source de conflits, cette candidature représente tout l’inverse: l’attisement des contradictions, l’exacerbation des rancœurs et la menace de nouveaux affrontements entre les enfants de Côte d’Ivoire», souligne-t-il.

Un nouveau risque de troubles majeurs

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La Côte d’Ivoire se retrouve dans une configuration particulièrement inquiétante avec les candidatures des anciens Présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara à l’approche de la présidentielle en octobre.

Une situation similaire en bien des points à celle de la présidentielle de 2010, quand la contestation des résultats de l’élection et le déchaînement de violence qui s’en est suivi ont fait plus de 3.000 morts.

À la différence notable, cette fois, que Henri Konan Bédié (recalé au premier tour en 2010) et Guillaume Soro (qui n’était pas candidat), grands soutiens d’Alassane Ouattara lors du second tour en 2010, semblent disposés, dix ans plus tard, à s’allier à Laurent Gbagbo pour faire barrage au projet du Président sortant de rempiler.

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