Emmanuel Macron a pris à partie le journaliste Georges Malbrunot, lors d’une réception à Beyrouth. Son mouvement de colère a été saisi par les caméras de LCI.
Le Président de la République a interpellé le grand reporter, qui couvre son déplacement au Liban pour le compte du Figaro. Il lui a reproché notamment un manque de déontologie dans son travail.
«Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, compte tenu de ce que vous savez de l'histoire de ce pays, est irresponsable. Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d'un point de vue déontologique», a déclaré le chef de l’État à Georges Malbrunot.
Emmanuel Macron a ajouté qu’il défendait toujours les journalistes, mais que Georges Malbrunot avait fait preuve de mesquinerie et d’une attitude non professionnelle.
«Vous m'avez toujours entendu défendre les journalistes. Je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise. Ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin», a-t-il lancé au reporter du Figaro.
Le journaliste @Malbrunot a écrit un article sur la rencontre entre Macron et le Hezbollah début août. Le Président est furieux que le contenu ait fuité. pic.twitter.com/hyOW2HGhEt
— Raphael Grably (@GrablyR) September 2, 2020
Un article sur le Hezbollah
Selon LCI, l’objet de la colère du chef de l’État est un article publié par Georges Malbrunot dans Le Figaro, intitulé «Le pas de deux d'Emmanuel Macron avec le Hezbollah». Le grand reporter y revient sur une entrevue entre le Président de la République et Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le 6 août.
Citant une source française à Beyrouth, Georges Malbrunot explique que Macron a mis l’accent sur les liens entre le Hezbollah et l’Iran durant cet entretien, parlant d’un «agenda iranien» du groupe chiite. Dans son article Georges Malbrunot assure encore qu’Emmanuel Macron a demandé à Mohammad Raad et au Hezbollah de prouver leur attachement au peuple Libanais, incitant le groupe chiite à quitter la Syrie et le Yémen afin de faire «le boulot ici pour construire un État».
Suite à la parution de l’article, Mohammad Raad avait démenti les propos rapportés, précise L’Orient- Le Jour.
Au cours de sa seconde visite au Liban après l’explosion du 4 août à Beyrouth, Emmanuel Macron a défini les priorités de la France dans son aide au pays. Le Président de la République doit par la suite se rendre en Irak, pour lancer une initiative visant à «accompagner une démarche de souveraineté», en lien avec l’ONU.