Invité sur Franceinfo dans le cadre de l’ouverture, mercredi 2 septembre, du procès des attentats djihadistes de janvier 2015, Jean-François Ricard a fait le point sur la menace terroriste actuelle en France, révélant au passage que plusieurs attentats ont pu récemment été évités.
"Plusieurs attentats ont été déjoués, une demi-douzaine au moins" ces derniers mois, affirme Jean-François Ricard, le procureur de la République antiterroriste pic.twitter.com/cJrdt9xy7a
— franceinfo (@franceinfo) August 31, 2020
«Il y a eu plusieurs attentats déjoués, sur lesquels je ne préfère pas trop m’étendre», affirme-t-il, «une demi-douzaine au moins».
Si ces opérations n’ont pas été relayées dans les médias, c’est que «la plupart du temps, nos actions sont discrètes», justifie-t-il, «je crois qu’une action antiterroriste réussie, c’est une action dont on ne parle pas».
Ainsi, selon lui, «le niveau du risque terroriste est encore très important» dans l’Hexagone. Il a ensuite défini les trois types de menaces identifiées: «d’abord, il y a la menace exportée, c’est-à-dire la menace qui vient principalement de la zone irako-syrienne».
«Il y a également d’autres ressortissants étrangers, qui sont des anciens de l’État islamique [Daech*, ndlr], ont pu passer les frontières et rejoindre le territoire français et mettre en place de nouvelles structures», poursuit-il. «La troisième est la menace endogène, qu’on pourrait qualifiée de menace inspirée par l’idéologie islamiste», prévient-il, «elle peut atteindre des individus tout à fait isolés».
Suivi des personnes libérées
Le magistrat a également évoqué le cas des personnes condamnées pour terrorisme qui sont ensuite remises en liberté: environ 40 l’année dernière, un peu plus en 2020 et «une soixantaine» l’an prochain. Il estime que les ressources dont disposent les services de renseignement sont insuffisantes pour assurer leur «suivi quotidien».
Suivi des anciens détenus condamnés pour terrorisme : "Nous le savons, c'est certainement l'une des menaces les plus lourdes qui pèsent sur notre pays parce que le suivi ne peut pas être absolu bien entendu", dit Jean-François Ricard pic.twitter.com/HGao1X9Xap
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«Nous le savons, c’est une des menaces qui pèsent le plus lourdement sur notre pays», regrette-t-il. Le problème d’une mise en place d’un tel suivi est qu’il est «indispensable», et qu’il ne doit pas «porter atteinte à des libertés fondamentales», sachant que les individus en question ont exécuté leur peine.
*Organisation terroriste interdite en Russie