Le projet de loi visant à lutter contre l’islam politique et les séparatismes, évoqué par Macron en février dernier lors de son discours à Mulhouse, devrait être prêt «d’ici à la fin de l’année», a assuré Marlène Schiappa dans un entretien au JDD. Malgré la crise sanitaire et économique, «la sécurité est l’une des priorités de la rentrée», a-t-elle affirmé.
La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté a promis de «ne pas toucher à la loi de 1905» sur la laïcité, précisant que «l’idée est de donner un cadre juridique à tout ce qui relève de la zone grise», bien que les discussions sur le sujet ne soient pas encore terminées.
Le texte sera présenté au Conseil d’État, puis au conseil des ministres, avant d’être débattu au Parlement «début 2021», selon elle. Il est notamment question de réformer le financement des associations loi 1901. Celles-ci devront en effet signer une «charte de la laïcité et des valeurs de la République, avec possibilité d’opposition du ministère de l’Intérieur», a-t-elle expliqué.
Fermeture des lieux qui posent problème
La ministre a également rappelé que beaucoup d’actions ont déjà été menées depuis le début du quinquennat contre la radicalisation et les séparatismes. «210 débits de boisson ont été fermés par les services de l'État, ainsi que 15 lieux de culte, 12 établissements culturels et associatifs et quatre écoles, parce qu'il s'agissait de lieux de regroupement pour organiser le séparatisme islamiste», a-t-elle énuméré.
Avec cette loi, Mme Schiappa souhaite «aller plus loin» concernant par exemple la réglementation sur les imams. Ce nouveau cadre législatif permettrait notamment de fermer le lieu de culte où «quelqu’un qui se revendique comme imam remet en cause dans ses prêches l'égalité femmes-hommes», ce qui n’est actuellement pas permis.
La pratique de ces derniers devrait également être davantage réglementée par l’État. «Est-ce qu'on peut accepter que des imams viennent de l'étranger, ne parlent pas français, et ne connaissent pas les valeurs de la République? Je ne le crois pas non plus», a-t-elle conclu.