Alors qu’un séminaire gouvernemental sur la sécurité se tiendra le 9 septembre prochain, Rachida Dati estime qu’il «fallait prendre des mesures beaucoup plus tôt». Elle ne semble pas non plus apprécier les débuts de Gérald Darmanin à la place Beauvau, bien qu’il soit, comme elle, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy.
«La délinquance explose depuis le début de ce quinquennat sans aucune action ferme», a-t-elle lancé, interrogée par Le Parisien.
«Après le tour de France de M.Darmanin, les tweets et les indignations sans effet, maintenant le séminaire. Et après, ce sera quoi, un colloque?», ironise-t-elle.
Le ministre de l’Intérieur avait dressé un constat similaire, évoquant un «ensauvagement» de la société. «Quels sont les actes qu'ils dénoncent et quelles sont les mesures qu'il propose? Gérald Darmanin est dans la surenchère lexicale, parce qu'il n'a pas de politique de sécurité», a commenté Mme Dati.
Elle a ensuite cité l’exemple de Grenoble, où des vidéos de dealers armés ont mené à une opération de police, sans interpellation in fine. «C'est de la com!», s’est-elle exclamée en référence au tweet du ministre.
Sur mon instruction directe, une opération de police est en cours dans le Mistral, à #Grenoble. Merci aux effectifs mobilisés pour imposer l'ordre républicain, le seul qui protège.Aucun doute ne doit subsister: l’Etat s’imposera face à l’ensauvagement d’une minorité de la société
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 26, 2020
Quelles mesures contre l’insécurité?
D’après Rachida Dati, une majorité des délinquants violents sont des mineurs ou de jeunes majeurs. Elle estime dès lors qu’il faut «instaurer une responsabilité pénale des mineurs de 13 ans». Sans s’opposer à l’aménagement des peines de prison, elle plaide pour le retour des peines planchers, une mesure introduite sous Sarkozy et supprimée sous Hollande.
Afin d’éviter la récidive, l’ancienne ministre de la Justice préconise un accompagnement au jour le jour. «Quand j'étais garde des Sceaux, j'avais enclenché des processus efficaces de réinsertion à l'issue de la prison, j'avais créé des établissements pour mineurs et des centres éducatifs fermés où la formation et l'activité étaient obligatoires et la sortie avec une formation ou un emploi était préparée», a-t-elle affirmé.