La Toile, nouvelle scène des humoristes au Cameroun

© Photo Ulrich TakamUlrich Takam, jeune prodige de l’humour, star d'une websérie au Cameroun
Ulrich Takam, jeune prodige de l’humour, star d'une websérie au Cameroun - Sputnik Afrique
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Née de façon spontanée sur les réseaux sociaux, une nouvelle génération d’humoristes fait le buzz au Cameroun. Du fait des mesures de restriction dues à la crise sanitaire, ces derniers ont vu leur popularité exploser sur le web. Suivis par des milliers de followers, ces humoristes 2.0 rivalisent d’imagination pour tenir leurs fans en haleine.

Un smartphone, un compte Facebook ou YouTube, une pincée d’inspiration et un nouvel humoriste est né. Profitant de l’explosion du digital dans le pays, une génération de comiques très connectés a envahi le web. Des petites vannes bien drôles, des mises en scènes potaches, ces jeunes ont le truc pour accrocher des fans chaque jour un peu plus nombreux.

Même si certains existaient déjà avant le boom d’Internet au Cameroun, ces chantres de la bonne humeur ont vu leur cote grimper avec l’avènement des réseaux dans le pays. «Avant les réseaux sociaux, je ne pesais pas grand-chose», confesse Cabrel Nanjip, l’un des plus suivis sur Tik Tok avec plus de 37.000 abonnés.

«Je dois une bonne partie de mon succès aux réseaux sociaux. C’est grâce aux followers et à leurs partages que je me suis fait connaître», souligne-t-il au micro de Sputnik.

Au moyen de petites vidéos et de mises en scène, le jeune humoriste a réussi à tisser une communauté de fans qui en demande toujours plus au quotidien.

Avec l’arrivée de la 3G au Cameroun en 2014 et une qualité de connexion améliorée, beaucoup d’activités ont vu le jour sur le web. Les humoristes n’ont pas échappé à cette transformation numérique. «J’étais déjà dans l’entertainment [divertissement] mais je dois avouer qu’Internet a énormément boosté ma carrière», souligne Ulrich Takam, humoriste camerounais suivi par près de 424.000 abonnés sur Facebook.

«Je suis dans le secteur de l’humour depuis 2016, mais ce n’est qu’en 2018 que ma carrière a véritablement décollé grâce à ma forte présence sur les réseaux sociaux. C’est à travers la Toile que l’on touche un public qui ne peut pas aller en salle, qui ne peut pas acheter un billet mais qui représente d’une manière ou d’une autre une ressource à capitaliser», considère l’humoriste.

Le boom des réseaux sociaux a entraîné l’émergence de jeunes novices de la scène humoristique qui tendent à ravir la vedette à leurs prédécesseurs. Âgés dans la vingtaine pour la plupart, ils sont les nouvelles stars du Net. Avides de détente, de milliers d’internautes en raffolent. «Quand je suis un peu stressé au bureau, je vais jeter un coup d’œil pour me détendre», explique Eden Djomo, 27 ans, employé dans une agence publicitaire à Douala.

Internet, une mine d’or

Ils sont nombreux qui arrivent à vivre de leurs vidéos ou publications. Régulièrement, les marques ont recours à eux pour accroître leur visibilité. Ces enfants du Net qui, pour certains,  sont devenus populaires un peu par hasard, ne s’attendaient à récolter si tôt les retombées de leur célébrité. 

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«C’est ne pas connaître la force des réseaux sociaux», souligne Jacques Pom, artiste plasticien et promoteur de La Maison de L’artiste, une organisation qui aide à l’insertion socioéconomique des artistes. «Les marques ont besoin de ce type de contenu, surtout si le public de l’humoriste correspond à la cible de leur communication», ajoute-t-il.

Les internautes sont une mine d’or pour l’humoriste comme pour la marque. Pour Ulrich Takam, «ce public n’est pas à négliger».

«Sur le plan marketing, les annonceurs avec qui nous travaillons se rendent compte qu’il y a une véritable communauté autour de nous. À un moment donné, nous ne sommes plus de simples humoristes mais des agents de marketing d’influence. Certains nous invitent même à leurs événements contre rémunération», souligne-t-il.

À côté de cela, le public des réseaux est très convertible. Il représente de potentiels clients qui peuvent acheter des billets de spectacle.

Une période de confinement très rentable

L’industrie de l’événementiel et du divertissement n’a pas échappé aux affres de la pandémie planétaire du Covid-19.

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Faute de représentations en présentiel pour des raisons de respect de la distanciation sociale, beaucoup d’humoristes ont appris à gagner sur la Toile. «Je suis devenu l’humoriste camerounais le plus riche», prétend Cabrel Nanjip.

«En deux mois de confinement, le nombre d’abonnés sur mon compte Tik Tok a explosé. Plusieurs marques m’ont sollicité et même des particuliers pour des microvidéos d’anniversaire, de mariage, de réconciliation. Grâce à cela, j’ai pu gagner 500.000  francs CFA (769 euros) en revenus cumulés tous les mois», se félicite l’humoriste.

L’arrivée d’Internet a profondément bousculé les codes et les modes de consommation au Cameroun, et ce dans tous les secteurs. Grâce au web, l’industrie du spectacle a trouvé un nouveau marché avec une génération de comiques très connectés.

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