Emmanuel Macron souhaite réengager «un dialogue positif» avec la Turquie mais avec des «préalables», a-t-il déclaré ce 28 août devant l'Association de la presse présidentielle à Paris.
«Il est clair qu'il y a une série de préalables pour réengager un dialogue de confiance», a-t-il indiqué, ajoutant que «ces dernières années, la stratégie qui a été celle de la Turquie n'est pas la stratégie d'un allié de l'Otan».
«J'assume complètement ce que nous avons fait cet été, qui a été simplement d'avoir des actes proportionnés derrière les mots», a expliqué le Président de la République.
Paris a déployé mi-août deux navires de guerre et deux avions Rafale pour soutenir la Grèce qui dénonce des recherches turques d'hydrocarbures «illégales» dans ses eaux, rappelle dans ce contexte l’AFP.
«Nous n'avons pas déployé une armada en Méditerranée orientale, mais nous avons simplement dit que nous considérons que les déploiements faits [par la Turquie, ndlr] sont une provocation», a poursuivi Emmanuel Macron.
«Quand on parle de la souveraineté en Méditerranée, je suis obligé d'être cohérent en actes et en mots […]. Donc nous avons eu un rôle utile», a-t-il constaté.
Emmanuel Macron a ajouté que les partenaires de la France réalisaient «que l'agenda turc aujourd'hui pose problème».
«De temps en temps, il est utile d'avoir la France qui dit les choses que les autres n'osent pas dire», a encore indiqué Emmanuel Macron cité par Reuters.
Bras de fer en Méditerranée orientale
Recep Tayyip Erdogan a déclaré pour sa part le 26 août que la Turquie ne ferait «aucune concession» pour défendre ses intérêts gaziers en Méditerranée orientale et a appelé la Grèce à se garder de toute «erreur» qui mènerait à sa «ruine».
Dans un contexte de tensions croissantes entre la Turquie et la Grèce, la France a averti Ankara que la Méditerranée orientale ne pouvait pas constituer «un terrain de jeu» pour des «ambitions» nationales.
Dans une interview à Paris Match, Emmanuel Macron avait précédemment affirmé que la politique menée par Recep Tayyip Erdogan était «une politique expansionniste qui mêle nationalisme et islamisme, qui n'est pas compatible avec les intérêts européens» et est un «facteur de déstabilisation».