À quelques jours de l’ouverture de la chasse, nouvelle polémique. La pétition en faveur d’un référendum d’initiative partagé (RIP) contre la maltraitance animale a dépassé, lundi 17 août, les 500.000 signatures. Elle est de surcroît soutenue par 129 parlementaires de différents bords politiques. De quoi faire sortir Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), de ses gonds: «Je ne crois pas que l'on défende réellement la cause animale à travers ce qu'il se passe», a-t-il déclaré mardi 18 août sur France Inter.
Les Français majoritairement pour le respect des animaux
Pourtant, selon de récents sondages, une majorité de Français exprime la volonté de s’engager pour l’amélioration des conditions de vie des animaux. Une enquête de l'IFOP pour la Fondation Bardot, publiée ce mercredi 19 août par Le Monde, révèle par exemple que 82% des sondés sont défavorables à la chasse à courre.
Interrogée par Sputnik, l’influenceuse pro-chasse et ambassadrice du fabricant d’armes Browning, Marine Instachasseresse, estime que «malheureusement, les gens qui ne s’y connaissent pas ne vont pas comprendre quel est l’intérêt de la chasse à courre, quelle est la différence avec la chasse à tir par exemple. C’est ce que je trouve dommage».
«Il faut comprendre que nous ne sommes pas tous animés par l’envie de tuer. C’est souvent une image que l’on peut avoir mais ce n’est pas le cas.»
Dans ce projet de RIP figure notamment l’interdiction d’élever des animaux dans le seul but de commercialiser leur fourrure. L’influenceuse indique d’ailleurs qu’elle «n’est pas forcément pour» cette pratique.
Méconnaissance des pratiques
Néanmoins, «déterrer des blaireaux, c’est essentiel pour moi, parce que c’est un gibier qui n’est pas chassé en battue. Il vit la nuit et fait beaucoup de dégâts, que ce soit dans les cultures ou autre. Il a également beaucoup de maladies si on ne le régule pas, mais ça, on n’en parle pas». Le chasseur participerait donc à la régulation naturelle selon elle. Une vision d’ensemble ignorée par leurs détracteurs?
«Les anti-chasses ne vont regarder que l’acte final, donc le prélèvement de l’animal, et pas tout ce qu’il y a autour et pourquoi on le fait. Par exemple, lors d’une approche au chevreuil le week-end dernier, j’ai marché des heures, j’ai sélectionné l’animal, il y a une vraie recherche.»
Une manière de dire que la chasse est un art de vivre. «Je vais bien plus souvent à la chasse pour regarder et participer. Ce n’est pas ‘je tue cinq animaux tous les week-ends et je suis contente’», plaisante-t-elle.
«Je suis une vraie Parisienne, cela fait dix ans que je chasse et j’ai appris beaucoup de choses, notamment sur la sécurité et la nature en passant mon permis il y a trois ans. En étant sur le terrain, c’est impressionnant tout ce que l’on peut découvrir sur la faune et la flore.»
Malgré ces arguments défendant une approche respectueuse de l’environnement, la cynégétique continue d’avoir mauvaise presse. Cette nouvelle génération d’influenceuses pro-chasse, comme Johanna Clermont ou encore Liberte Austin aux États-Unis, peut-elle changer les mentalités?
Moderniser la pratique
«Ma mission n’est pas de changer les opinions mais de montrer la chasse comme je la vois, comment je la vis et comme j’ai appris: c’est-à-dire respectueuse. Je n’ai jamais participé à une chasse où les animaux n’ont pas été respectés», explique-t-elle. Et de préciser: «On rend toujours les honneurs au gibier.» Un rite méconnu qui illustre l’égard et le respect des chasseurs pour celui-ci. Par exemple, insérer un rameau dans sa gueule, appelé «la dernière bouchée».
Comme l’ambassadrice Browning le résume, «via mon compte Instagram, je veux véhiculer une image moderne, plus jeune du chasseur. C’est-à-dire qui n’est pas alcoolique, qui n’a pas forcément un ventre bedonnant. C’est un peu pour casser les stéréotypes que l’on peut voir dans le sketch des Inconnus et ainsi montrer qu’en réalité, la pratique crée du lien. J’ai d’ailleurs rencontré énormément d’amis et partagé des moments avec des proches».
«Aujourd’hui, parmi les jeunes permis, il y a des chasseresses qui veulent accompagner leur compagnon et qui commencent à s’y mettre. Je trouve cela super parce que l’on partage une passion de couple et ce n’est pas une chasse individuelle», conclut Marine.