Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a souligné qu'il n'y avait pas besoin d'aider militairement la Biélorussie, bien qu'un certain nombre d'obligations en matière d'assistance mutuelle soient effectivement stipulées dans l'Organisation du traité de sécurité collective.
«Mais vous savez, il n'y en a aucun besoin maintenant et les dirigeants biélorusses eux-mêmes [l]'ont confirmé», a déclaré M.Peskov lors d'un point de presse.
Il a tenu à souligner que la Biélorussie était un pays proche pour la Russie, mais que les événements qui y sont en cours sont internes.
M.Peskov a souligné que «dans la situation actuelle, l'essentiel est qu'il n'y ait pas d'influence extérieure, pas d'ingérence extérieure»:
«Nous constatons avec regret que les tentatives de telles interférences, des interférences directes, ont malheureusement lieu, nous considérons nous-mêmes une telle interférence inacceptable».
Il a refusé de donner plus de détails:
«Nous partons du fait que les Biélorusses eux-mêmes résoudront leurs problèmes dans le cadre d'un dialogue, dans le cadre juridique et sans aucune ingérence extérieure».
Une nouvelle conversation Poutine-Loukachenko
Ces derniers jours, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko se sont entretenus plusieurs fois, une chose «normale» selon Dmitri Peskov.
En direct sur la chaîne de télévision Rossiya 1, la porte-parole de Loukachenko, Natalia Eismont, a expliqué qu’actuellement les chefs d’État russe et biélorusse coordonnaient leurs actions dans le cadre de l'Organisation du traité de sécurité collective et du traité sur l'Union de la Russie et de la Biélorussie.
«Notre Président [biélorusse] a demandé à son homologue russe de dire à Mme Merkel que l’Allemagne et toute l’Europe occidentale n’interfèrent pas dans les affaires intérieures de la Biélorussie, comme cela se passe aujourd’hui», a-t-elle par ailleurs ajouté.
Moscou sur les élections en Biélorussie
En commentant les résultats des élections en Biélorussie, le ministre russe des Affaires étrangères a estimé qu'ils n'étaient pas idéals mais que les autorités de ce pays les approuvaient. Sergueï Lavrov a ajouté que les dirigeants biélorusses essayaient d'ouvrir le dialogue avec les citoyens protestant contre ce qu'ils considèrent comment une atteinte à leurs droits.
La Biélorussie en proie aux manifestations
Des manifestations ont éclaté en Biélorussie le 9 août, jour de la présidentielle. Selon la Commission électorale, le Président en exercice Loukachenko a obtenu 80,1% des voix. Des résultats qui ont été contestés par l’opposition, laquelle considère que l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa a remporté le scrutin.
Les premiers jours des manifestations ont été marqués par une forte répression, les forces de l’ordre utilisant des canons à eau, des lacrymogènes et des grenades assourdissantes.
Plusieurs habitants de Minsk sont ensuite descendus le 14 août dans les rues avec des fleurs pour former des «chaînes de solidarité». De nombreuses usines ont rejoint le mouvement de contestation à Minsk, Grodno et dans d’autres villes.
Selon les données officielles, plus de 6.700 personnes ont alors été interpellées. Des centaines de personnes ont été blessées, dont plus de 120 membres des forces de l’ordre, d’après le ministère de l’Intérieur. Trois manifestants ont trouvé la mort.