Lors d’une séance virtuelle du conseil de sécurité ce mercredi 19 août, Alexandre Loukachenko a conseillé aux pays occidentaux de discuter de leurs problèmes, notamment des Gilets jaunes en France, avant de parler de ceux de la Biélorussie, rapporte l’agence Belta.
«Au lieu de nous montrer du doigt, je leur conseille simplement d’inscrire à l'ordre du jour de leurs réunions les questions sur les Gilets jaunes en France, les terribles émeutes aux États-Unis. Je veux qu'ils étudient d'abord les protestations contre le confinement lié au coronavirus en Allemagne et dans d'autres pays européens», lance-t-il à l’adresse des dirigeants de l'Union européenne qui se réuniront ce mercredi.
Selon lui, la France, les États-Unis, l’Allemagne et d’autres pays qui «ont eux-mêmes beaucoup de problèmes» pointent aujourd’hui la Biélorussie pour détourner l'attention de leurs problèmes.
Mais c’est seulement après avoir examiné les leurs qu’ils pourront inscrire la Biélorussie en «sixième ou septième point» de l'ordre du jour, estime Loukachenko pour qui «ces messieurs ont une poutre dans l’œil. Mais ils ne la remarquent pas».
Le soutien exprimé par Macron
Emmanuel Macron a appelé le 16 août l'Union européenne à «continuer de se mobiliser» aux côtés des «centaines de milliers de Biélorusses qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits» dans plusieurs villes du pays contre les résultats de la présidentielle.
L'Union européenne doit continuer de se mobiliser aux côtés des centaines de milliers de Biélorusses qui manifestent pacifiquement pour le respect de leurs droits, de leur liberté et de leur souveraineté.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 16, 2020
Cependant, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a qualifié le 17 août sur Facebook d’«hypocrisie» l’appel de Macron, souhaitant savoir quand le Président français allait exhorter l’UE à soutenir les Gilets jaunes.
Un sommet extraordinaire sur la Biélorussie
Il a ajouté que la présidentielle n’était ni libre ni équitable et a promis des sanctions contre «un nombre important d'individus responsables de violences, de répression et de fraude électorale».
Charles Michel n’a pas exclu des sanctions personnelles contre le Président biélorusse.
Le 14 août, l'Union européenne a donné son feu vert pour sanctionner la répression en Biélorussie lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27. Une liste de personnes accusées d'avoir organisé et procédé à la répression va être établie et elle sera soumise pour approbation aux États membres, a indiqué l’un des ministres.
Manifestations et grèves
Au cours des premiers jours des manifestations, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau, des lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour les réprimer.
Le 14 août, plusieurs habitants de Minsk sont descendus dans la rue avec des fleurs pour former des «chaînes de solidarité». De nombreuses usines ont rejoint le mouvement à Minsk, Grodno et dans d’autres villes.
Selon les chiffres officiels, plus de 6.700 personnes ont alors été interpellées. Des centaines de personnes ont été blessées, dont plus de 120 membres des forces de l’ordre, d’après le ministère de l’Intérieur. Trois manifestants ont trouvé la mort.