Le retrait de la statue de Voltaire dans le square Honoré-Champion, rue de Seine, dans le VIe arrondissement de Paris a fait grand bruit lundi 17 août sur les réseaux sociaux.
Tout commence par un tweet publié dans la matinée par un compte quelque peu secret qui l’a ensuite supprimé, expose le HuffPost. La photo postée montre des ouvriers en train d’enlever la statue. Elle est accompagnée du commentaire «Retrait définitif de la statue de Voltaire dans le secret de l’été rue de Seine», suivi des hashtags #daesh et #talibans.
Des personnalités politiques réagissent
L’image a choqué de nombreux internautes mais aussi plusieurs personnalités politiques et élus qui ont tout de suite pensé à une nouvelle victime du mouvement général de déboulonnage ou de dégradation de statues observé dans certains pays face aux manifestations Black Lives Matter.
Ainsi, la députée européenne de la majorité Nathalie Loiseau a exigé sur Twitter des explications rapides:
Une explication s’impose en effet - et vite. Paris ne peut que protéger et honorer l’auteur du Traité de la Tolérance. https://t.co/GXH6jDb34v
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) August 17, 2020
Irène Tolleret, eurodéputée LREM, s’est également indignée de ce «déboulonnage» dans lequel elle voit un acte politique.
#voltaire ... qui inlassablement a lutté pour défendre les victimes de l’intégrisme, la liberte d’opinion ...je ne comprend pas le message politique que l’on veut faire passer en enlevant une statue de Voltaire 🤬🤬 qui peut expliquer ? https://t.co/AUcR0SXQAE
— Irene Tolleret ⭐️⭐️🇪🇺 (@ITolleret) August 17, 2020
Pour Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef, «c’est une infamie».
La rumeur dissipée
C’est finalement le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire qui a mis la situation au clair, toujours sur Twitter.
Le statue de Voltaire rue de Seine dans le 6e arrondissement a été nettoyée. Dépôt de l’État, elle a été rendue au @CNAPfr. La Ville souhaite qu’elle puisse être réinstallée dans l’espace public, avec l’autorisation de l’État. https://t.co/n4RgKkFIO7
— Emmanuel GREGOIRE (@egregoire) August 17, 2020
«Étant installée dans l’espace publique, la statue est souvent la cible de graffiti. Nous l’avons nettoyé courant juillet et rendue ce matin à la Cnap [Centre national des arts plastiques, ndlr], son propriétaire. Elle a été déboulonnée mais nous avons dans le même temps demandé à ce qu’elle soit réinstallée au même endroit. Ce n’est qu’une affaire de services administratifs, rien de plus», précise-t-il auprès d’Actu Paris.
La promesse du Président de la République
«Je vous le dis très clairement ce soir mes chers compatriotes, la République n'effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire. La République ne déboulonnera pas de statue», avait-il alors assuré, appelant à «lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires, notre rapport à l'Afrique en particulier, pour bâtir un présent et un avenir possible».