Un entraîneur d'athlétisme et ex-dirigeant du Club athlétique de l'Ouest 78 de Saint-Germain-en-Laye a été interdit d'entraîner à vie par la préfecture des Yvelines pour des faits de violences sexuelles, a appris l'AFP mardi 18 août de sources concordantes.
L'homme, âgé de 42 ans, avait été mis en examen début juillet par la justice pour viols et harcèlement sexuel sur sept jeunes filles âgées de 16 à 18 ans et toutes membres du club au moment des faits, entre 2007 et 2019.
Le club, réuni en assemblée générale le 30 juillet, a voté sa dissolution, effective au 31 août.
Suite à un signalement le 30 décembre 2019, la Direction départementale de la cohésion sociale des Yvelines (DDCS) avait organisé des auditions début janvier et suspendu provisoirement l'entraîneur.
Après six mois d'enquête administrative, le Conseil départemental de la jeunesse, des sports et de la vie associative (CDJSVA) a proposé à l'unanimité le 9 juillet une sanction à vie, suivie par le préfet.
Sanctions «anticipées», selon son avocat
En parallèle, la commission disciplinaire de la Fédération française d'athlétisme (FFA) a suspendu 30 ans l'entraîneur, qui a fait appel de sa sanction et qui entend aussi contester sa suspension administrative, a appris l'AFP auprès de son avocat.
«Les deux sanctions sont pour moi très anticipées par rapport à la réalité du dossier», a estimé Me Charles Thuillier.
Il a notamment qualifié ces décisions de «violence inouïe».
«Nous sommes dans une zone grise, avec des relations consenties, qui étaient des relations amoureuses pour mon client. Je trouve que la partie plaignante est plus mise en exergue que la défense», a-t-il souligné.
Une source proche de l'enquête décrit des plaignantes «fragilisées et isolées» par quelqu'un «qui avait autorité sur ces jeunes filles. Elles faisaient tout ce qu'il disait», informe l'agence.
Depuis plusieurs mois, rappelle l'AFP, le sport français connaît une vague de révélations d'agressions sexuelles dans ses structures. La ministre des Sports Roxana Maracineanu dénombrait début juillet 180 personnes mises en cause dans des affaires présumées de violences sexuelles.