Vendredi 14 août, devant le tribunal de Bobigny, Adrien S., arrêté le 19 juillet dernier au Blanc-Mesnil, est revenu sur les circonstances qui l’ont amené à prendre des armes et à traumatiser les clients d’un restaurant. Il a écopé de trois ans de prison, dont la moitié de sursis, révèle Le Parisien.
D’après les faits exposés devant le juge et relatés par le quotidien, tout a commencé lorsque l’homme de 33 ans s’est rendu dans un bar de Drancy, commune voisine du Blanc-Mesnil. Déjà éméché, il a eu une altercation avec des clients albanais, l’un d’eux a fini par le gifler. «J'étais frustré de prendre une gifle», confie-t-il au tribunal.
Furieux, il est rentré chez lui pour s’enivrer à la vodka, s’est saisi d’un sabre et d’un pistolet-mitrailleur chargé, et s’est rendu à l’Eden Garden, le restaurant où il pensait pouvoir se venger. Les témoins ont alors décrit un forcené en tenue militaire, coiffé d’un masque de paintball, et présentant plusieurs plaies en sang. Il aurait menacé de mort les clients du restaurant en criant «Allahu Akbar».
Adrien réfute ces accusations: «Je suis chrétien orthodoxe. Je ne me sens pas en sécurité en France depuis les attentats terroristes et j'ai décidé de m'armer», explique-t-il, avouant que «c’est une mauvaise idée» de sa part. «Je faisais uniquement le mariole. C'était pour intimider les Albanais», justifie-t-il.
Il a été immobilisé dans la foulée par plusieurs clients qui se sont jetés sur lui, après que l’un d’eux l’a percuté à l’aide de sa voiture. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont retrouvé plusieurs armes chez lui, objets de passion pour cet homme qui pratiquait le tir sportif.
«Son cerveau a dû griller»
Lors de l’audience, sa conjointe le décrit comme quelqu’un qui «s’intéresse aux animaux et la guerre». «Il ne parle pas beaucoup, il souffre en silence. Il n'a pas d'amis, uniquement des ennemis», précise-t-elle. Sur les raisons qui ont pu le pousser à commettre un tel acte, elle suppose que «son cerveau a dû griller».
L’expertise psychiatrique n’a pas révélé de troubles majeurs, mais «une intolérance à la frustration», détaille Le Parisien. «Il aurait pu y avoir un massacre cette nuit», souligne la présidente du tribunal. «On est dans un film, qui fait ça? C'est très inquiétant», commente le ministère public, lequel a requis trois ans de prison. Le prévenu restera donc en détention.