Vendredi 14 août, Donald Trump tenait une conférence de presse à la Maison-Blanche devant les quelques journalistes autorisés dans la salle. Parmi eux, S.V. Date, un correspondant du HuffPost, lui a posé la question suivante: «Après trois ans et demi, regrettez-vous tous les mensonges que vous avez proférés au peuple américain?».
Reporter asks President Trump, "After three-and-a-half years, do you regret at all — all the lying you have done to the American people?"
— CBS News (@CBSNews) August 13, 2020
Trump gives no answer and calls on another reporter https://t.co/Nj065CIsxp pic.twitter.com/ziUETzksW7
Comme le montre la vidéo, largement diffusée dans les médias américains et sur les réseaux sociaux, le Président a d’abord été surpris, demandant au journaliste de préciser sa pensée. «Tous les mensonges. Toutes les malhonnêtetés», insiste ce dernier. «De qui?», demande alors Trump, faisant semblant de ne pas comprendre. «Les vôtres», répond son interlocuteur.
Sans donner de réponse, il se tourne alors vers un autre journaliste et lui demande de poser sa propre question. L’audace du journaliste américain a été saluée par ses confrères et par de nombreux internautes. Contacté par le Guardian, M.Date a confié qu’il avait déjà tenté de poser cette question au mois de mars, mais que le Président l’avait déjà interrompu.
For five years I've been wanting to ask him that.
— S.V. Dáte (@svdate) August 13, 2020
Sur Twitter, il a toutefois indiqué qu’il attendait de poser cette question «depuis cinq ans». Il estime que ses mensonges sont la seule partie de sa présidence «dont on se souviendra dans 10 ans». Malgré ce moment d’embarras, il a été autorisé à participer à la prochaine conférence de presse à la Maison-Blanche, a-t-il précisé au quotidien britannique.
Les «mensonges» de Trump
Cette question gênante intervient juste un mois après la publication d’un article dans le Washington Post relatant les «20.000 allégations fausses ou trompeuses» imputées à Donald Trump, et ce uniquement sur les trois dernières années, soit une moyenne proche de 20 mensonges par jour.
Le quotidien américain s’est basé sur les données de son service de vérification des informations, affirmant que le Président a particulièrement multiplié les allégations fallacieuses sur les 14 derniers mois. Cette période a été marquée par la procédure d’«impeachment», l’épidémie de coronavirus, ainsi que les manifestations qui ont touché le pays après le meurtre de George Floyd.
Plus récemment, Donald Trump a été sous le feu des critiques pour avoir propagé une «information» selon laquelle Kamala Harris, la colistière choisie par son rival Joe Biden, n’était pas éligible à la vice-présidence en raison de ses origines immigrées. Une fois de plus, cette allégation est fausse, affirme le New York Times, indiquant que Mme Harris est née sur le sol américain et peut dès lors, selon l’article II de la Constitution, exercer cette fonction.