Lundi 10 août, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a annoncé que sa municipalité enverrait une enveloppe de 20.000 euros à Beyrouth, à laquelle s’ajoute un fonds d’urgence de Bordeaux Métropole. Il a également assuré qu’un bilan de sécurité serait effectué sur les sites industriels à proximité. Pourtant, comme le souligne Valeurs actuelles, sa propre ville est le théâtre de nombreuses agressions depuis plusieurs semaines.
Tous nos vœux de courage et d'espérance à #Beyrouth et à ses habitants.
— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) August 10, 2020
La ville de #Bordeaux abondera de 20 000 € le fonds d'urgence débloqué par Bordeaux Métropole. Sous peu, je ferai le point avec la Préfecture à propos de la sécurité des sites industriels girondins.
En effet, selon le recensement des faits de violence effectué par le magazine, la cité girondine compte environ soixante victimes depuis juin, dont la moitié ont été blessées à l’arme blanche. En réponse à cela, l’élu a promis la mise en place d’un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) dans le quartier le plus sensible… à partir de septembre.
À Nice, Reims, Mulhouse ou encore Metz, les édiles ont réclamé auprès de l’État le renforcement de leur police municipale et l’élargissement de leurs compétences. Mais Pierre Hurmic n’en faisait pas partie. Il n’a pas non plus renforcé le système de vidéosurveillance, comme son prédécesseur le souhaitait. Tout en soutenant financièrement le Liban, il n’investit pas dans la sécurité des Bordelais, accuse Valeurs actuelles.
Manque d’effectifs
Les forces de l’ordre de Bordeaux, de leur propre aveu, sont débordées et manquent de moyens face à cette situation. «Les policiers me l’ont dit, ils sont en sous-effectif et sont assaillis de plaintes, voire désavoués», a témoigné la victime d’une agression auprès de l’hebdomadaire.
«Nous avons insisté pour que les policiers soient mobilisés pour être plus présents sur le terrain. La demande des habitants de Saint-Michel est constante: ils nous disent qu'ils aimeraient voir plus de policiers dans les rues», a déclaré Pierre Hurmic en conférence de presse en fin juillet.
Le GLTD, fruit d’une collaboration entre la préfecture, le procureur de la République, la police municipale et la mairie, est «un outil jugé comme étant performant», a affirmé le maire. Ce groupe pourrait toutefois être dissous dès les premières améliorations constatées.
Attaques à l’arme blanche
Parmi les multiples agressions constatées à Bordeaux, celle du 10 juillet avait conduit la victime, poignardée dans la zone du cœur, dans un état critique à l’hôpital. Même constat une semaine plus tard pour un quadragénaire qui avait tenté de secourir une femme agressée en pleine nuit. Les 27 et 28 juillet, deux attaques à la machette ont été rapportées, possiblement en lien avec le trafic de drogue. Le 30 juillet encore, un homme avait reçu une balle au niveau du thorax, cinq suspects avaient été arrêtés.
La ville de Bordeaux «connait désormais des actes qui dépassent la délinquance ordinaire, atteignent un degré de violence qui va crescendo et entrent dans le champ de la criminalité organisée et armée», avait alors reconnu Amine Smihi, adjoint en charge de la tranquillité publique.