Comme le rapporte un correspondant de Sputnik sur place, la connexion Internet est perturbée en Biélorussie depuis le dimanche 9 août, jour de l’élection présidentielle. Il est notamment difficile d’accéder aux sites des organisations publiques, d’utiliser des moteurs de recherche et YouTube. Certains services de messagerie instantanée sont également impactés.
En réaction, l'opérateur biélorusse Beltelecom a annoncé le 10 août avoir enregistré de «nombreuses cyberattaques de divers degrés d'intensité sur les sites gouvernementaux». D’après la société nationale de télécommunications, les cyberattaques ont entraîné «une surcharge importante des canaux, des dysfonctionnements et des pannes des équipements de télécommunication».
L’entreprise parle également de «croissance significative du trafic [Internet, ndlr]» à partir du 8 août en provenance «de réseaux IP externes à la République de Biélorussie».
L’avis du Président Loukachenko
Hier, le Président Alexandre Loukachenko a rejeté les accusations selon lesquelles l’accès à Internet a été délibérément coupé par le pouvoir.
«Il y a ceux qui appellent à descendre dans la rue. Même de l'étranger, ils désactivent Internet pour provoquer le mécontentement de la population. Maintenant, nos spécialistes essaient d’établir d'où provient ce blocage. Donc, si Internet ne fonctionne pas bien, ce n'est pas notre initiative, cela provient de l'étranger», a-t-il déclaré, cité par l'agence Belta.
Tension en Biélorussie
Dans la nuit du 9 au 10 août, suite à la publication des sondages à la sortie des urnes qui accordaient une victoire écrasante à Alexandre Loukachenko, des tensions ont éclaté à Minsk ainsi que dans d’autres villes de Biélorussie. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont continué dans la soirée du lundi 10 août.
D’après les correspondants de Sputnik sur place, des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes ont été utilisées à Minsk. Les heurts ont fait des blessés. Plusieurs personnes ont dû être hospitalisées. Un manifestant est mort après qu’un engin explosif qu’il voulait jeter contre les forces de l'ordre a détoné dans sa main, a informé l’Intérieur.