Nuit de manifestations après la présidentielle en Biélorussie

Dans la soirée du 9 août, des manifestations spontanées ont commencé à Minsk et dans d'autres villes biélorusses. Des citoyens mécontents des premiers résultats des sondages réalisés à la sortie des urnes, qui donnaient la victoire à Alexandre Loukachenko avec 79,7% des voix, sont descendus dans la rue. Des échauffourées ont eu lieu avec la police et les forces anti-émeute.

Une femme pendant une manifestation, Minsk.

Des policiers pendant une manifestation, Minsk.

Les forces de l'ordre ont utilisé des grenades aveuglantes, des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et des canons à eau contre les manifestants.

Les forces anti-émeute dans une rue de Minsk pendant la nuit qui a suivi la présidentielle biélorusse.

Plus de 50 civils et 39 policiers ont été blessés pendant les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, selon les informations disponibles.

Près de 3.000 personnes ont été interpellées pendant les manifestations. Le ministère biélorusse de l'Intérieur a confirmé la réalité de ces interpellations et souligné que la situation était sous contrôle.

Des manifestants dans une rue de Minsk.

Des médecins apportent leur aide à une personne blessée pendant la manifestation, Minsk.

Le taux de participation à l'élection présidentielle en Biélorussie s’établit à 79%. Cinq candidats étaient en lice. Selon les résultats préliminaires, le président sortant Alexandre Loukachenko remporte le scrutin haut la main avec plus de 80% des voix. Il est suivi de Svetlana Tikhanovskaïa qui a rassemblé moins de 10% des suffrages.

Aucune information officielle n'indique que des infractions susceptibles d'influencer le résultat du vote ont été commises. Néanmoins, les candidats d'opposition parlent d'«infractions majeures» pendant le dépouillement des bulletins.

Svetlana Tikhanovskaïa et ses partisans ne reconnaissent pas les résultats du vote et appellent à poursuivre les «manifestations pacifiques».

Svetlana Tikhanovskaïa est l'épouse du célèbre blogueur Sergueï Tikhanovsky, qui se trouve actuellement en détention. Elle a présenté sa candidature à la présidence quand l’enregistrement de celle de son mari a été refusé. Elle a bénéficié du soutien des opposants à Alexandre Loukachenko.

Des manifestations étaient à prévoir en cas de victoire écrasante du président sortant. Plus tôt, Alexandre Loukachenko avait douté que les résultats de la présidentielle seraient reconnus en Occident. Il avait également appelé les pays occidentaux à ne pas le menacer de sanctions s'il remportait le scrutin et avait déclaré qu'il ne laisserait pas le pays s’effondrer.