En analysant un rapport de la Cour des comptes, France Inter a souligné une forte augmentation des dépenses de l’Élysée en frais de justice. Le palais présidentiel est en effet autorisé à couvrir une partie des honoraires des avocats de ses actuels et anciens collaborateurs. Parmi eux figure Claude Guéant, poursuivi dans le cadre de «l’affaire des sondages».
L’intéressé a confirmé l’information selon laquelle «les honoraires de ses avocats sont réglés à 100% par le budget de l’Élysée», insistant sur le fait que la loi prévoit ce type de disposition. En effet, le texte législatif du 13 juillet 1983 indique que tout agent public poursuivi en justice a le droit à une «protection organisée par la collectivité publique qui l’emploie», sauf en cas de «faute personnelle».
Pour rappel, Claude Guéant a été mis en cause dans plusieurs affaires, dont celle des «sondages», pour une commande contestée d’enquêtes d’opinion payées par l’argent public ou celle des «primes en liquide». L’ex-collaborateur a été condamné en 2017 à deux ans d’emprisonnement par la cour d’appel de Paris pour «complicité de détournement de fonds publics».
Entre 2002 et 2004, alors qu’il était directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, il s’était versé 5.000 euros supplémentaires chaque mois, alors que son salaire mensuel culminait déjà à 8.000 euros, auxquels s’ajoutaient 2.200 euros d’indemnités.
Explosion du budget
Au total, 14 personnes bénéficient de cette aide de l’État. Mais trois affaires en particulier représentent près de deux tiers du montant alloué. Ainsi, l’enveloppe de l’Élysée consacrée aux frais de justice est passée de 2.352 euros en 2018 à 159.766 l’année suivante, un montant près de 70 fois supérieur. Une inflation liée aux «variations du rythme judiciaire, des à-coups dans les procédures», a justifié le palais présidentiel auprès de la station de radio.