Alors que le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos, les transports en commun et même à l’extérieur dans certaines villes, des voix s’élèvent contre cette mesure sanitaire visant à endiguer l’épidémie de coronavirus. Pour certains, l’efficacité du masque reste à prouver, tandis que d’autres dénoncent une entrave à leurs libertés individuelles.
Sur LCI, l’économiste Nicolas Bouzou s’est insurgé contre ces récalcitrants.
Mettre un masque quand cela est nécessaire est un acte libéral au sens classique : il s’agit d’être responsable et solidaire. Le discours populiste anti-masque est égoïste et grossier. @LCI @24hPujadas pic.twitter.com/ugAZfL9zdh
— Nicolas Bouzou (@nbouzou) August 6, 2020
Pour lui, «le discours populiste anti-masque est égoïste et grossier», car «je ne porte pas un masque pour moi […] je porte un masque pour ne pas transmettre le virus aux autres.» Et de pointer du doigt la «disproportion entre ce que l’on demande et qui n’est pas liberticide» et les réactions que provoque cette obligation.
«Au fond, ce que l’on demande à nos concitoyens c’est assez simple et ce n’est pas très intrusif: on demande, jusqu’à ce que l’épidémie soit partie –alors, ça peut prendre deux ans, trois ans –, de porter un masque dans les lieux clos.»
Cette défiance pourrait s’expliquer par la politique du gouvernement, pour le moins contradictoire. En effet, au début de l’épidémie, l’exécutif jugeait son port inutile dans la plupart des cas, voire dangereux si mal utilisé.
Le gouvernement nourrit-il la défiance?
Édouard Philippe, alors Premier ministre, déclarait même sur le plateau de TF1 que «le port du masque, en population générale dans la rue, ça ne sert à rien». Après une crise sanitaire qui a fait des dégâts et la crainte d’une éventuelle seconde vague, le gouvernement Castex a pris un virage à 180° sur la question. Une volte-face qui suscite donc l’incompréhension.
Moi je trouve incohérent, pendant la première vague, alors qu'on était en rouge, les masques c'est dangereux ! Maintenant on est soit disant en vert donc sans danger il faut le mettre partout, dont les restaurants mais pour manger tu l'enlèves donc tu retardes la propagation
— 👨💻 Alexandre 👨💻 (@_Alexandre_06) July 29, 2020
Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, publié début avril, 76% des sondés estimaient que le gouvernement leur avait «menti». Néanmoins, 72% d’entre eux demandaient que le masque soit rendu obligatoire dans toutes les communes.
Anti-masques, un mouvement mondial
Comment expliquer cette opposition farouche des réfractaires? Pour Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, «le sujet du port du masque est secondaire, les complotistes font feu de tout bois: par temps de pénurie de masques, ils seraient les premiers à dire que l’État empêche d’en porter. Sans pénurie, ils disent que les masques ne servent à rien, empêchent de respirer.»
«Ce qui leur importe est de faire du bruit autour de tout cela, d’hystériser le débat, de flatter les peurs, d’aggraver la crise de confiance envers les paroles d’autorité: l’État, la science et les médias officiels», estime-t-il dans les colonnes de Libération.
Aux États-Unis, au Canada ou encore en Allemagne, les «antis» se mobilisent et battent le pavé. À Berlin par exemple, près de 20.000 personnes, selon la police, ont défilé dans les rues de la capitale allemande, samedi 1er août, pour manifester contre les mesures sanitaires comme le respect des règles de distanciation sociale et… l’obligation du port du masque.
L’Allemagne connaît une forte augmentation de #COVID19 , cela se produit actuellement à Berlin
— Maurice Martin ♦️ (@MauriceMartin01) August 1, 2020
Une «journée de liberté» avec des théoriciens du complot, des anti-vaccin,des extrémistes de droite
Personne ne porte de masque
Jusqu’où ira la bêtise humaine pic.twitter.com/FnVWV3Tny8