Mis en examen en 2016 après que deux jeunes hommes, mineurs à l’époque des faits qu’ils dénoncent, ont saisi la justice, Jean-Marc Morandini, 55 ans aujourd’hui, est renvoyé en correctionnelle.
Dans la première plainte, Ryan (le prénom a été modifié) affirme que le journaliste et producteur lui a fait des propositions sexuelles dans des échanges par SMS, entre février et mars 2013.
Dans la seconde, Charles (son prénom a également été modifié) raconte avoir été contacté en juillet 2009 par la société de production de M.Morandini par le biais d’un site de casting.
Le Parisien rapporte que le premier plaignant, fasciné par l'animateur, a fait sa connaissance début 2013 alors qu'il assistait en plateau à l'une des émissions en compagnie de sa mère. À la fin du tournage, l'adolescent alors âgé de 15 ans s'est approché de Jean-Marc Morandini pour lui demander une photo.
Contacts sur Twitter
Leur échange s'est poursuivi pendant plusieurs semaines sur Twitter et par SMS, jusqu’à prendre une forte connotation sexuelle.
Ainsi, l'animateur a évoqué l'idée «d'un plan à trois» avec sa consœur Cécile de Ménibus. Une «simple blague» déclarera Morandini trois ans plus tard devant les policiers.
Une plainte déposée puis retirée
Réticent à l'époque des faits, Ryan n'a porté plainte qu'en juillet 2016, à 18 ans.
Le message envoyé par Morandini à Ryan en mars 2013 a été le détonateur du renvoi en correctionnelle le 30 juillet pour corruption de mineur aggravée; un délit passible de sept années de prison et 100.000 euros d'amende.
Jean-Marc Morandini affirme qu'il ne connaissait pas l'âge de son interlocuteur, ce que Ryan reconnaît dans un message adressé au juge d'instruction en avril 2018.
Le jeune homme a retiré sa plainte afin «d'échapper à la pression médiatique», mais maintenu ses accusations.
Quant à Charles, 16 ans en juillet 2009, il a été invité au domicile de Morandini pour le casting d'un projet de remake du film Ken Park contenant des scènes de sexe.
Prié de se déshabiller et de se masturber
Au domicile parisien de l'animateur, Charles a découvert de nombreuses photos de sexes en érection sur la table du salon. Prié de se déshabiller entièrement, l'adolescent a accepté, mais refusé de se masturber comme l'exigeait son hôte, condition pour obtenir un rôle.
Charles aurait quitté les lieux sur-le-champ. Après une dépression de plusieurs années, et frappé d'anorexie, il a décidé de porter plainte à l’été 2016.