Charles Kaboré, joueur international de foot burkinabè, ancien joueur de l’Olympique de Marseille, est plongé depuis huit ans dans l’aventure russe où il faisait partie de l’équipe Kouban Krasnodar, ensuite du FK Krasnodar et depuis 2019 du Dynamo Moscou. Venant tout juste de se rétablir après sa contamination au Covid-19, il répond aux questions de Sputnik.
«Les deux premiers jours, j’ai eu un peu peur»
Sputnik: Il y a un mois vous aviez été diagnostiqué positif au coronavirus. Avant tout, comment vous sentez-vous maintenant? Est-ce que la période de guérison a été difficile pour vous?
Charles Kaboré: Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. Au début, je n’avais pas de symptômes, je n’avais rien. Un jeudi, on m’a fait le test, et le lendemain on m’appelle pour me dire que je suis testé positif et que je dois rester chez moi. Les deux premiers jours, j’ai eu un peu peur mais les médecins m’ont rassuré et ça c’est bien passé.
La Russie de Charles Kaboré
Sputnik: Depuis 2013, vous jouez en Russie, pouvez-vous parler des moments forts en émotions que vous avez pu vivre durant ces années?
Charles Kaboré: Le moment qui a été vraiment particulier pour moi c’est quand on a été qualifiés pour la Ligue Europa avec le Kouban Krasnodar, c’était la première fois de l’histoire que le Kouban a terminé parmi les cinq premiers pour pouvoir jouer la Ligue Europa. C’était vraiment un bon moment pour moi.
Sputnik: Quels clichés sur la Russie sont complètement faux, d’après vous?
Charles Kaboré: Au début, quand je suis venu en Russie, on m’avait beaucoup parlé du racisme et du froid. Qu’il fait trop froid pour jouer au foot. Mais quand je suis arrivé j’ai vu tout le contraire parce qu’il y a beaucoup de gens qui en parlent mais qui ne connaissent pas. J’étais agréablement surpris par le niveau du championnat et par la connaissance du football en Russie, ici il y a beaucoup de statistiques alors qu’en France il n’y a pas ces références, combien de kilomètres tu as parcouru, combien de passes tu as fait dans le match. Et, au fur et à mesure, durant ces années, le championnat a beaucoup évolué et les stades sont devenus encore mieux qu’avant et, en huit ans, le pays a vraiment beaucoup évolué. Particulièrement Krasnodar, quand j’étais là-bas, entre mon premier et mon dernier match, c’est devenu une autre ville. Il y a beaucoup de jeunes aujourd’hui dans le football russe et cela évolue différemment, avoir des jeunes dans l’équipe c’est super, mais l’expérience aussi cela compte souvent pour cadrer et avoir de bons résultats.
Charles Kaboré: Je suis simplement content d’être là parce que j’ai suivi de près le Dynamo et même quand j’étais au Kouban, j’avais un joueur au Dynamo que j’appréciais beaucoup c’est Aleksandr Kokorin, j’aimais ce club avant même d’y être, et maintenant j’en profite pour jouer et apporter mon expérience aux jeunes qui montent.
«Paris a toutes les armes»
Sputnik: Est-ce que d’après vous le PSG pourrait gagner la Ligue des champions cette année?
Charles Kaboré: Oui, il peut parce que c’est qu’un match, et Paris a toutes les armes et si Mbappé se remet de sa blessure pour pouvoir gagner, donc c’est possible que Paris gagne la Ligue des champions cette année. Comme tous les autres, car tout se joue sur un match.
Qualification de l'Olympique de Marseille
Sputnik: Qu’est-ce que vous pensez de la qualification de l'Olympique de Marseille pour l'année prochaine?
Charles Kaboré: Je trouve que c’est mérité avec la saison qu’ils ont eue avec André Villas-Boas qui a mis beaucoup de joueurs en confiance, c’est une bonne chose pour l’Olympique de Marseille. Je suis content pour eux et je suis content du travail de leur entraîneur qui sait ce qu’il veut et qui a des grandes ambitions.
«Le terrorisme nous fatigue au Burkina»
Sputnik: Vous êtes Burkinabè, avez-vous des habitudes de votre pays natal que vous emmenez partout où vous vivez et travaillez?
Charles Kaboré: Tout simplement je parle souvent du Burkina, car il y a beaucoup de gens qui posent des questions, où le Burkina est situé, combien il y a d’habitants etc. Les gens sont curieux et j’explique. Aussi, je vais très souvent au Burkina, et la simple idée de représenter mon pays à travers l’équipe nationale c’est déjà un très bon tremplin, et je suis content d’être un intermédiaire et d’avoir la connaissance de mon pays et en parler en Russie.
Sputnik: Quels problèmes actuels au Burkina vous préoccupent?
Charles Kaboré: Aujourd’hui, c’est surtout l’insécurité, il y a le terrorisme qui nous fatigue au Burkina. J’espère que ça va se résoudre et qu’on sera finalement en sécurité, car le Burkina est un pays de paix et d’hommes intègres. Au cours des années, on a vu que la situation se dégradait tout doucement, et maintenant le pays lutte contre ce fléau, donc un jour on retrouvera la paix.
«La discipline, c’est la base de la réussite»
Sputnik: Votre vie a été portée à l’écran en 2016. Quel conseil donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes qui rêvent de réussir? Qu’est-ce qui représente pour vous «la réussite»?
Charles Kaboré: Je veux surtout motiver les jeunes à travailler dans le respect. On peut ne pas avoir beaucoup de qualités mais continuer son petit chemin et travailler toujours et respecter toujours ses engagements. Moi, j’étais toujours quelqu’un de tranquille, pas celui qui aime les histoires, j’essayais toujours de faire tout mon possible, d’être en combat, d’être régulier dans mon entraînement, de respecter ce qu’on me demandait surtout être toujours à l’heure, souvent quand on est jeune on ne fait pas attention d’être tout le temps un peu en retard. Mais la discipline, c’est la base de la réussite, et cela marche pour tous les domaines, sur le terrain et dans la vie courante. C’est important. Et je me pose toujours la question. Si c’est bon je le sais, mais quand ce n’est pas bon je le sais aussi. Je me remets toujours en question, tout le temps. Quand je ne réussis pas c’est de ma faute, ce n’est pas la faute de quelqu’un d’autre.
L’immobilier est sa deuxième passion
Sputnik: Hormis le football, qu’est qui vous passionne encore dans la vie?
Charles Kaboré: Je suis beaucoup dans l’immobilier, j’aime beaucoup les belles maisons. J’aime le foot, c’est la première de mes passions, mais ce que je voudrais faire après est de m’accentuer sur l’immobilier.