Moscou ne dispose pas pour l’instant d’informations selon lesquelles les citoyens russes interpellés en Biélorussie auraient déployé des activités contraires au droit ou nourri des projets visant à «déstabiliser la situation» dans le pays, a déclaré ce 30 juillet le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«Notre ambassadeur est aujourd’hui en contact avec le ministère des Affaires étrangères et des collègues à Minsk et nous espérons que ces contacts ainsi que les entretiens par canaux de communication entre les services secrets nous permettront de disposer d’informations complètes sur ce qu’il s’est passé. Nous comptons bien évidemment sur un respect intégral des droits des Russes interpellés», a-t-il souligné.
Dmitri Peskov a qualifié d’insinuations toutes les affirmations à propos d’une implication de la Russie dans les manifestations de protestation en Biélorussie. Les Présidents des deux pays, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, ne prévoient pas pour le moment de discuter en urgence du problème par téléphone, a-t-il ajouté.
Le porte-parole du Kremlin a également démenti les informations parues la veille selon lesquelles des Ukrainiens figureraient parmi les personnes arrêtées. Il a souligné qu’il n’y avait que des Russes.
L’arrestation
Se référant à une source non-citée au sein de la police, l’agence de presse biélorusse Belta a annoncé le 29 juillet que 32 Russes avaient été arrêtés non loin de Minsk et un autre dans le sud du pays. Le ministère biélorusse des Affaires étrangères en a informé l’ambassade de Russie.
«Si ce sont des citoyens russes […] il faut s’adresser immédiatement aux structures appropriées de Russie pour qu’elles nous expliquent ce qu’il se passe», a-t-il déclaré au cours d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale.
Les Russes interpellés ont été identifiés comme «membres de la société militaire privée étrangère Vagner». Andreï Ravkov, secrétaire d’État du Conseil de sécurité biélorusse, a indiqué qu’une action pénale avait été intentée pour préparatifs d’attentats. Les personnes concernées risquent une peine de prison allant jusqu’à 20 ans.
Il y a plusieurs jours, le Président biélorusse a déclaré dans un discours devant les forces de l’ordre que les manifestations de rue dans le pays pourraient être rejointes par des militaires professionnels «gagnant leur vie grâce à des provocations dans tel ou tel pays».