La France a inscrit le 24 juillet l’Algérie sur la liste des pays où le virus du Covid-19 «circule très fortement, et dont il ne sera plus possible de venir sans la preuve d’un test PCR négatif», indique un communiqué du gouvernement publié sur son compte Twitter.
«Nous n’avons pas à cacher ce qui se passe»
Chef du service des maladies infectieuses de l’Établissement public hospitalier (EPH) de Boufarik, à l’ouest de la capitale Alger, le Pr Mohamed Yousfi considère auprès de TSA que «nous n’avons pas à cacher ce qui se passe actuellement [sur le plan épidémiologique en Algérie, ndlr]».
Pour lui, «tout le monde est au courant, même à l’étranger, qu’en Algérie il y a une augmentation pour ne pas dire une explosion des cas de Covid-19» à cause du non-respect des mesures sanitaires d’hygiène instaurées par les autorités.
«Les gens contaminent leur propre famille»
Dans le même sens, le Pr Idir Bitam, expert des maladies transmissibles et des pathologies tropicales, pointe la responsabilité des citoyens dans l’augmentation des cas confirmés au sein de la cellule familiale.
«Depuis bientôt deux mois, on a remarqué que les contaminations sont intrafamiliales», informe le Pr Bitam. Et de poursuivre: «Le mode de contamination a changé», «les gens contaminent leurs propres familles».
Il explique par ailleurs qu’«il y a beaucoup de porteurs sains qui transportent le virus et le dispersent. Le problème est que ces personnes ne le savent pas et du coup elles sont en contact avec leurs enfants, parents et grands-parents», ce qui facilite la prolifération de l’épidémie.
«Ce n’est pas inquiétant. Ce qui l’est, en revanche, c’est le nombre de décès. On a remarqué une certaine stabilité dans les chiffres qui ne dépassent pas les 13 décès par jour. C’est une stabilité qui nous rassure un peu», conclut le Pr Bitam.
Le bilan officiel en date du 26 juillet fait état de 27.357 cas de contamination, 18.471 guérisons et 1.155 décès en Algérie.