Dans une interview accordée au Rheinische Post, le ministre allemand des Affaires étrangères a lié le retour de la Russie dans le G7 à la situation en Ukraine et à la réunification de la Crimée.
«Tant que cette question n'est pas réglée, je ne vois pas de possibilité d'inviter la Russie», a-t-il signalé.
Il s'est également opposé à l'idée de Donald Trump d'inviter quatre pays (la Russie, l'Inde, la Corée du Sud et l'Australie) au sommet du G7. Selon lui, un club de sept ou de 20 pays est un format qui convient à Berlin, mais pas de 11 ou 12.
Le ministre allemand a toutefois reconnu qu’il y avait des problèmes dont la solution était impossible à trouver sans la participation de la Russie.
«À l’heure actuelle les relations sont compliquées sur nombre de thèmes. Et nous savons que nous avons besoin de la Russie pour régler des conflits comme ceux en Syrie, en Libye et en Ukraine. Cela ne marchera qu’avec la Russie, mais pas sans la Russie», a-t-il indiqué.
Cependant Heiko Maas a affirmé hautement apprécier les compétences de son homologue russe Sergueï Lavrov. Il a constaté que le chef de la diplomatie russe faisait toujours valoir les intérêts de son pays, mais qu'avec lui il était possible de «trouver une solution».
La Russie dans le G8
Le G7 réunit sept pays: les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Canada.
En 1998, la Russie a rejoint le G7, devenu G8, mais après la réunification de la Crimée les dirigeants de ces sept pays ont refusé de venir au sommet de Sotchi et se sont réunis à sept à Bruxelles.
Poutine, partisan d’un dialogue tous azimuts
Le Président russe avait signalé pour sa part que Moscou était prêt au dialogue et n'excluait pas le rétablissement du G8 bien que cela ne soit pas une fin en soi.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a noté que Vladimir Poutine «se prononce pour un dialogue tout azimuts, mais, en l’occurrence, pour réagir à de telles initiatives il faut avoir davantage d’informations dont nous ne disposons pas à notre grand regret».
Il a ajouté qu’il y avait d’autres mécanismes de dialogue efficaces, notamment le G20, qui permettent aux principales économies mondiales de discuter de problèmes à l’ordre du jour.