Étant sous le coup d’une obligation de quitter le territoire française (OQTF) depuis 2019, le suspect de l’incendie dans la cathédrale de Nantes a tenté de régulariser sa situation en obtenant le statut d’étranger malade, fait savoir Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes, interrogé par Ouest-France.
«Son obligation de quitter le territoire français était établie. Il avait également des problèmes de santé physiques et a essayé de faire régulariser sa situation en raison de cet état de santé», a détaillé le procureur.
Le Rwandais âgé de 39 ans avait apparemment «épuisé toutes les voies de recours, y compris la commission d’appel des réfugiés» en quête d’obtention de ce statut afin de rester en France.
De plus, les autorités administratives, ainsi que le diocèse, ont reçu des courriels de la part de l’homme qui s’est plaint d’un manque d’aide dans ses démarches administratives.
«Il est certain que le juge d’instruction devra ordonner une expertise psychiatrique. C’est une étape indispensable pour en savoir un peu plus sur ses motivations et son état d’esprit. Le résultat sera intéressant. Concernant ses motivations, les explications ont pour l’instant été très superficielles et encore un peu confuses», révèle Pierre Sennès.
Le bénévole reconnaît les faits
Une semaine après l’incendie, suite à une seconde interpellation le 25 juillet, le suspect a reconnu «les faits qui lui étaient reprochés», a rapporté son avocat Me Quentin Charbert.
Ayant avoué avoir allumé les trois feux dans l’édifice, il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour «destructions et dégradations par incendie».
Réfugié en France
Le bénévole soupçonné était un Rwandais venu se réfugier en France il y a quelques années, selon le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois.
Le suspect encourt pour cette infraction «une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende», a précisé le procureur.