Face à la décision d’indemniser le jeune qui avait accusé Adama Traoré d'agression sexuelle et de violences en prison, Assa a annoncé déposer de nouvelles plaintes et a ainsi révélé le nom de la victime présumée dans une vidéo diffusée le 24 juillet sur les réseaux sociaux.
🚨🚨La famille Traoré porte plainte:
— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) July 24, 2020
Une campagne médiatique diffamatoire a été lancée mardi pour salir, une fois de plus, le nom d’Adama Traoré. Adama Traoré n’est pas un violeur. Adama Traoré est une victime, morte entre les mains des gendarmes. Communiqué ci-dessous 👇1/3 pic.twitter.com/FcLCgzM0Fi
«Adama Traoré n'est pas un violeur, Adama Traoré est une victime et restera une victime», insiste sa sœur avant d’ajouter: «Cela fait quatre ans qu’on bafoue le nom de mon frère, qu’on bafoue la mémoire de mon frère. C’est un combat que nous ne lâcherons jamais. C’est un combat que nous mènerons jusqu’au bout».
Ainsi, elle explique que «la Civi a refusé de [leur] donner accès aux documents» accusant son frère et que «ce n’est pas son premier coup d’essai». Assa rappelle que le parquet de Pontoise, qui avait soupçonné Adama d’«être sous l’emprise de drogues et d’alcool» lors de son interpellation, a été dessaisi de l'affaire pour «mauvaise gestion».
«Aujourd’hui, Pontoise continue son acharnement sur la famille Traoré», affirme la jeune femme dans sa vidéo.
«Aujourd'hui, si la Civi avait fait son travail, Monsieur Steven [...] n'aurait pas été indemnisé. Il était incarcéré pour des faits graves», a indiqué Assa Traoré, révélant ainsi le nom de l'ancien codétenu d'Adama.
De nouvelles plaintes
«Cette information est fausse et il le sait très bien. Le procureur général parle de "préjudices"», a-t-elle déclaré.
Une autre plainte visera Nathalie Faussat, «directrice de la Civi qui a refusé de [leur] donner des documents» et qui est allée «parler dans les médias en accusant [son] petit frère de viol». Elle a également affirmé que l’avocat allait «demander [que] ses propos soient retirés, car ils sont erronés».
Une indemnisation de 28.793 euros
Le parquet de Pontoise a annoncé le 22 juillet que l'indemnisation couvrant l'ensemble des préjudices «reconnus comme avérés» s'élève à 28.793 euros après que la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) a établi «la matérialité des infractions d’agression sexuelle dénoncées».
Les faits remontent à mai 2016, moment où la plainte a été déposée par la mère de la victime. Mais la mort d’Adama Traoré l’été suivant a conduit le procureur de la République de Pontoise à constater «l’extinction de l’action publique». En résumé, il n’y a pas eu d’enquête pour ces faits et la victime, âgée de 23 ans à l’époque, n’a pas obtenu reconnaissance auprès de la justice.
Il raconte les faits
Le jeune homme a notamment raconté aux enquêteurs qu’il avait été forcé «plusieurs fois par jour de pratiquer des fellations à Adama Traoré, qui le menaçait à l’aide d’une fourchette», a détaillé Le Point. Une lettre qu’il avait remise à un surveillant pénitentiaire peu après les faits, de même qu’un entretien avec un chef de détention, ont également servi à la Civi pour vérifier ses dires. De plus, le 17 mai 2016, il aurait tenté de se suicider par pendaison après avoir été placé en isolement.