Après qu’Airbus s’est conformé aux décisions de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) dans le différend qui l'oppose à Boeing, Washington n’a plus de bases pour soumettre l’Europe à des sanctions commerciales, a fait savoir Bruno Le Maire.
«Avec la mise en conformité complète d'Airbus au titre du contentieux à l'OMC, les États-Unis n'ont plus aucune justification à maintenir leurs sanctions commerciales contre l'Europe», déclare le ministre français de l'Economie dans un communiqué, cité par Reuters.
Réaction de l'UE
Le commissaire européen au Commerce Phil Hogan a également appelé ce 24 juillet Washington à lever «immédiatement» ses «droits de douane injustifiés sur les produits européens», après la mise en conformité d'Airbus avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le vieux conflit commercial qui l'oppose à Boeing.
«Les droits de douane injustifiés sur les produits européens ne sont pas acceptables», a affirmé M.Hogan dans un communiqué, soulignant que l'UE avait «fait des propositions spécifiques pour parvenir à un résultat négocié» dans le cadre de ce différend.
«En l'absence d'un règlement, l'UE sera prête à faire pleinement usage de ses propres droits de sanction», a-t-il prévenu.
Décision d'Airbus
Ces déclarations surviennent suite à l’annonce faite par l’avionneur européen d'avoir accepté un relèvement des taux d’intérêt sur des prêts fournis par la France et l’Espagne. Airbus a également évoqué le passage vers une étape finale censée terminer le litige avec l’avionneur américain Boeing, qui dure depuis 15 ans.
Sanctions
Les États-Unis ont été autorisés en octobre par l'OMC à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) de biens et services européens importés chaque année. Il s'agit de la sanction la plus lourde jamais imposée par l'OMC, précise l’agence d’information.
Washington inflige depuis des tarifs douaniers punitifs sur certains produits importés de l'Union européenne (dont le vin, le fromage et les olives) à hauteur de 25%.
Des taxes douanières de 10% sur les avions Airbus ont été relevées à 15% en mars. Elles affectent aussi les compagnies aériennes américaines qui s'équipent auprès de l'avionneur européen, pointe Airbus.