Un tribunal de Moscou a condamné à des peines de 5 à 6 ans les trois accusés dans l'affaire du crash de l'avion de Christophe de Margerie, rapporte le correspondant de Sputnik depuis la salle d'audience. Survenu en octobre 2014 dans un aéroport de la capitale russe, l'accident a coûté la vie au PDG de Total ainsi qu'aux trois membres d'équipage.
La juge Ekaterina Grichina a condamné Dounaïev à 6 ans de privation de liberté à purger en prison ouverte, Krouglov et Arkhipova à cinq ans et demi et cinq ans respectivement, selon les mêmes modalités. Le procureur avait plaidé pour de la prison ferme à leur encontre, réclamant des peines allant jusqu'à 6 ans et deux mois de réclusion.
Tous les trois ont plaidé non coupable.
Toutefois, sitôt que le verdict a été prononcé, Arkhipova a été amnistiée. Sa peine ne dépassant pas cinq ans, elle tombe sous le coup d'une amnistie décrétée à l'occasion de l'anniversaire de la Victoire de mai 1945.
Une négligence à l'origine du drame
Dounaïev, quant à lui, n’a pas surveillé le travail de ses subordonnés, en «faisant preuve d'inaction». Dans le même temps, selon le procureur, les employés de l'aéroport avaient accès à un équipement spécial, comprenant notamment un radar, montrant la localisation de la déneigeuse sur la piste.
Le crash de l'avion de Christophe de Margerie
Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2014, le Dassault Falcon 50 immatriculé F-GLSA et censé transporter à Paris Christophe de Margerie a heurté une déneigeuse alors qu’il se trouvait en phase de décollage. Les trois membres d’équipage et le PDG de Total ont péri dans l'accident.
Ce même tribunal avait condamné en juillet 2017 le conducteur de la déneigeuse percutée par le jet de Christophe de Margerie à 4 ans de prison. L’ingénieur en chef de service le jour de la catastrophe a, à son tour, été condamné à 3,5 ans de détention. Tous les deux ont été ensuite graciés via l’amnistie décrétée à l’occasion du 70e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre Patriotique.