Le collectif Pourvoir féministe a accusé le ministre français de l’Intérieur de «trafic d’influence» et de «conflit d’intérêts», rapporte le quotidien La Voix du Nord.
C’est une affaire distincte de la plainte pour viol dont fait déjà l’objet le ministre.
La plainte classée sans suite
Selon le quotidien, les faits remonteraient à 2015. Une habitante de Tourcoing a affirmé s'être sentie «obligée» d'avoir des relations sexuelles avec M.Darmanin, qui était le maire de la ville à l’époque, pour obtenir un logement. La plainte pour abus de faiblesse a été classée sans suite en 2018.
«On a la trace des courriers que Gérald Darmanin a écrit à quatre bailleurs sociaux pour leur demander d’examiner le dossier de cette femme», a indiqué à La Voix du Nord Anaïs Leleux, fondatrice de l’association Pourvoir féministe.
«Le problème, c’est qu’elle dit qu’avant ça, elle s’est sentie obligée d’avoir des relations sexuelles. Or solliciter ou même accepter un rapport sexuel en échange de son aide, c’est ce qu’on appelle trafic d’influence.»
De nouvelles poursuites?
Le courrier adressé au procureur de Lille contient une dénonciation de faits pouvant constituer une infraction pénale qui, contrairement à une plainte, émane d’une personne étrangère à l’affaire. Le procureur de Lille doit maintenant déterminer si de nouvelles poursuites doivent être engagées.
Accusations de viol
Gérald Darmanin a été accusé en 2017 de viol par Sophie Patterson-Spatz, qui l'avait sollicité en 2009, lorsqu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (parti devenu LR), afin de tenter de faire annuler sa condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon.
D’après ses déclarations, M.Darmanin lui aurait fait miroiter son appui et elle se serait sentie contrainte de «passer à la casserole», ainsi qu'elle l'a expliqué aux enquêteurs. Le ministre a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec cette femme, mais selon lui, librement consentie.