La conscience raciale des Français noirs, accentuée par les récentes manifestations antiracistes, s’est en effet éveillée au cours des dernières décennies, observe le New York Times dans un article publié le 14 juillet. Selon le quotidien, les États-Unis y ont joué un rôle, notamment via la culture et la diplomatie américaine.
«Aujourd’hui, ceux qui remettent en cause cet idéal avec sans doute le plus de véhémence sont des Français noirs dont la conscience raciale s’est éveillée ces dernière décennies —aidés en cela par la culture populaire des États-Unis, par ses penseurs, voire même par ses diplomates à Paris qui repéraient et encourageaient des jeunes leaders français et noirs il y a une dizaine d’années», analyse le journaliste du New York Times.
Rôle de la diplomatie américaine
Il note par ailleurs que la journaliste Rokhaya Diallo, présentée comme l’une des militantes de la cause raciale et anticoloniale dans l’Hexagone, est allée en 2010 aux États-Unis. Elle y a étudié «la gestion de la diversité ethnique aux États-Unis» dans le cadre d’un programme américain, fait savoir le quotidien.
Selon ce dernier, cela fait près d’une vingtaine d’années que l’Outre-Atlantique engage de telles initiatives visant les représentants des minorités ethniques françaises.
«L’ambassade américaine à Paris s’est mise à tendre la main aux minorités ethniques et raciales françaises après les attaques du 11-Septembre, dans le cadre d’une politique internationale pour "gagner les cœurs et les esprits"», d’après le New York Times.
L’universalisme à la française
«L’universalité pouvait marcher assez facilement quand il n’y avait pas beaucoup d’immigrants, ou quand les immigrants étaient des catholiques blancs. Mais face à l’islam d’un côté et aux Noirs africains de l’autre, le modèle atteint évidemment ses limites», a-t-il estimé, cité par le New York Times.