«La solution c'est de réaffirmer l'autorité», car «trop souvent dans notre société, l'autorité n'est pas respectée», a estimé le ministre à la sortie de sa rencontre avec des collègues du chauffeur, Philippe Monguillot.
«Jamais comme ministre de l'Intérieur, jamais le Président et le Premier ministre ne pourront laisser se banaliser une violence gratuite, inacceptable», a-t-il assuré. «Ce n'est pas un simple fait divers», a-t-il ajouté, dénonçant «des actes barbares qui n'ont aucune excuse».
Le ministre avait entamé son déplacement en rencontrant la famille de la victime à son domicile de Bayonne, lui annonçant que des mesures seraient prises, «pour les chauffeurs d'ici, mais aussi de toute la France», a rapporté à une correspondante de l'AFP la plus jeune fille du conducteur, Marie, 18 ans.
«Il nous a dit qu'il était désolé de la situation, que le gouvernement nous avait entendus», a poursuivi Marie Monguillot, en évoquant cet entretien de 30 à 45 minutes, «un soutien supplémentaire, une force en plus», selon elle.
«Il faut répondre à la nouvelle délinquance qui semble naître autour des gares de vos territoires mais aussi dans les transports en commun», a-t-il exhorté.
Mais «il ne s'agit pas d'annoncer une nouvelle loi, d'annoncer une augmentation de budget ou une augmentation d'effectifs pour résoudre le problème intrinsèque de la société française», a dit le ministre en soulignant le rôle des parents et de l'éducation.
Il a conclu son déplacement par une rencontre avec les conducteurs de l'agglomération qui expriment depuis lundi leur indignation en usant de leur droit de retrait. Ils doivent reprendre la route lundi «dans des conditions de sécurité renforcées», selon l'opérateur de transports Keolis.
«Pour l'instant, le ministre n'a pas fait de promesse», a rapporté à une correspondante de l'AFP Benjamin Blanc, ancien policier reconverti en chauffeur de bus. «On a pu lui dire les choses qui n'allaient pas, il les a entendues j'espère. Après, est-ce qu'il va les comprendre et bouger? On ne peut que croiser les doigts».
Agression du chauffeur
La famille de Philippe Monguillot a annoncé vendredi soir le décès de ce chauffeur de 59 ans, en état de mort cérébrale depuis son agression.
Ce père de trois filles de 18, 21 et 24 ans a été victime d'une attaque «d'une extrême violence», roué de coups et grièvement blessé à la tête, alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour trois autres passagers, selon le parquet de Bayonne.
À l'annonce de son décès, les appels à des sanctions plus sévères se sont succédés dans les rangs de la droite, le député LR Éric Ciotti réclamant «de lourdes sanctions envers (les) meurtriers» tout comme le maire LR de Nice, Christian Estrosi, pour qui «cet acte barbare appelle les sanctions les plus sévères».
Agés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes se trouvent en détention provisoire, mis en examen pour «tentative d'homicide volontaire», une incrimination qui doit être requalifiée en «homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics» à la demande du parquet. Deux complices trentenaires ont également été écroués pour «non assistance à personne en danger».