Le porno est-il dangereux pour la santé? Pour trois spécialistes du sexe sur cinq interrogés par le média australien The Conversation, la réponse est «oui». Les experts pointent des problèmes de santé mentale et d'incitation à la violence. Dans le même temps, utilisés dans un but éducatif, les films X non-violents peuvent s'avérer bénéfiques, informe le média.
Selon la spécialiste de la santé publique Megan Lim, il existe «de nombreuses preuves» qui établissent un lien entre le visionnage de la pornographie et des problèmes de santé, ainsi que la violence sexiste. Michael Flood de l’université de technologie du Queensland est du même avis:
«Les personnes consommant la pornographie sont plus susceptibles d'avoir recours à la violence réelle, comme l'ont montré les méta-analyses de 2000, 2015 et 2017», explique-t-il au Conversation, études à l’appui. Pour lui, «le sexe est génial, mais pas le porno».
Attentes irréalistes et anxiété
Entre outre, la consommation de pornographie peut provoquer des attentes irréalistes concernant certaines pratiques sexuelles, et décourager une «communication respectueuse» entre les partenaires, indique Meredith Temple-Smith, professeur à université de Melbourne, citée par le média en ligne.
«Les comportements violents sont souvent modélisés et normalisés dans la pornographie, ce qui n'est pas propice à des attitudes ou des relations saines. Regarder du porno peut également causer de l'anxiété et des problèmes d'image de son corps», insiste-t-elle auprès du Conversation, soulignant cependant les bienfaits que le porno peut avoir par exemple pour les jeunes de la communauté LGBT qui regardent des vidéos X à titre informatif.
Créer un environnement plus ouvert
Au contraire, pour Andrea Waling, du Centre australien de recherche du sexe de la santé et de la société (Australian Research Centre in Sex, Health and Society), la dangerosité du porno est contestable et dépend de la manière dont les vidéos X sont utilisées. Elle estime que le porno peut aider à créer un environnement plus ouvert et une plus grande intimité au sein du couple. Chris Rissel, de l’université Flinders, partage ce point de vue et pointe surtout le caractère éducatif de la pornographie non-violente.