Pour la deuxième nuit consécutive, Belgrade et d’autres villes du pays ont été frappées par des émeutes en marge des manifestations organisées en réaction aux mesures prises par les autorités face à l’épidémie de Covid-19. Le ministre serbe de la Défense estime la situation préoccupante.
«Les violences dans les rues sont très fortes. Il y a une tentative de coup d’État, de s’emparer du pouvoir et de provoquer une guerre civile en Serbie. Difficile de les décrire ou de les expliquer. Il n’y a aucune raison d’incendier le bâtiment de l’Assemblé nationale, la municipalité de Novi Sad, de s’attaquer à la police, de frapper des gens dans la rue et de mettre en danger la vie et la propriété des citoyens», condamne-t-il dans un communiqué.
Il considère que ceux qui cherchent à renverser le pouvoir sont «dirigés par la haine envers le Président serbe Aleksandar Vucic, sa famille et ceux qui partagent sa politique».
Des émeutes en Serbie
Depuis le 7 juillet, des manifestations accompagnées d’émeutes ont lieu dans plusieurs villes serbes suite au durcissement des mesures sanitaires face à l’augmentation du nombre de nouveaux cas de Covid-19.
Dans la soirée du 8 juillet à Belgrade, une manifestation pacifique initiée par le parti d’opposition Alliance pour la Serbie a dégénéré après que des groupes de jeunes ont commencé à jeter des pierres et des torches contre la police devant l’Assemblée nationale. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.
Dans la ville de Novi Sad, des manifestants ont attaqué le bureau du Parti progressiste serbe dont ils ont brisé des vitres pour en sortir des meubles et les incendier devant l’entrée. Ils ont également jeté des cocktails Molotov contre le bâtiment de la municipalité.
D’après le dernier bilan, au moins 19 policiers et 17 manifestants ont été blessés lors de ces émeutes.
Ana Brnabic, Première ministre serbe, a annoncé ce jeudi 9 juillet l’interdiction de tout rassemblement de plus de 10 personnes dans la rue et dans les salles. Ainsi, les autorités ont abandonné l'idée d'introduire un couvre-feu dans le pays.