Cataracte et maladie de Parkinson: un scientifique évoque les effets nocifs du gaz lacrymogène

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Largement utilisé par les forces de l’ordre en France, le gaz lacrymogène CS peut avoir des effets nocifs sur la santé à plus ou moins long terme, affirme le docteur en biologie Alexander Samuel qui dit que sa dangerosité est sous-estimée.

Un rapport sur l’utilisation du gaz lacrymogène CS récemment publié par l’Association Toxicologie-Chimie de Paris décrit «en détails» ses effets toxiques «à plus ou moins long terme» sur la santé dont la baisse de la vue et des neuropathies.

Dans une interview à l’Obs, l’un des auteurs du rapport, le professeur Alexander Samuel, raconte ce qui l’a poussé à entamer ces recherches. Il raconte qu’il y a plus d’un an, la présence de cyanure en taux anormalement élevés chez les personnes exposées aux gaz lacrymogènes l’a intriguée.

​«Il n’y a évidemment pas de cyanure dans le gaz lacrymogène, mais il se métabolise dans le corps humain en deux molécules de cyanure», explique-t-il.

À faible dose, poursuit-il, le cyanure peut provoquer des problèmes aux niveaux des yeux et du cerveau, y compris des cataractes et des états de neuropathie, ainsi que la maladie de Parkinson.

L’exemple des Gilets jaunes

M.Samuel a également participé à une étude menée par des Gilets jaunes au cours de laquelle il a pu évaluer l’impact du gaz sur les manifestants.

«On a trouvé beaucoup de monde qui fait des malaises, des vertiges, etc. […] Ces personnes avaient des effets persistants au niveau du système nerveux central, ou des symptômes qui apparaissaient sur le plus long terme. On a également découvert des symptômes peu connus. Par exemple, beaucoup de femmes se sont plaintes d’avoir des règles très abondantes après gazage», ajoute le chercheur.

Une dangerosité sous-estimée

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Alexander Samuel pense que la dangerosité du gaz lacrymogène «est sans doute sous-estimée». Même s’il n’est pas censé être dangereux en faible concentration dans l’air, «30 ou 50 grenades» utilisées en quelques minutes peuvent avoir des conséquences graves pour la santé des personnes exposées.

Pour cette raison, le scientifique estime qu’il serait judicieux que les autorités françaises «prennent au sérieux ce problème», s’en saisissent et tiennent compte de toutes les études internationales qui font état de la dangerosité du gaz pour le remplacer par une autre façon de maintenir de l’ordre.

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