Après qu’Éric Dupond-Moretti, l'avocat pénaliste aux 120 acquittements, a été nommé ministre de la Justice, Théo, désormais âgé de 25 ans, victime de violences policières, ne pourra probablement pas bénéficier de la défense de son avocat lors du procès qui devrait intervenir fin 2020 ou début 2021, rapporte Le Parisien.
Handicapée à vie après avoir été blessé par des policiers lors d'un contrôle de police à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2017, la victime le considérait comme «sa meilleure chance d'obtenir justice».
«Car Éric Dupond-Moretti, quand tu l'as dans ton camp, tu mets beaucoup de chances de ton côté pour gagner. Si ce n'était pas mon avocat, je serais beaucoup plus inquiet en vue du procès: à mon sens, c'est un rempart contre l'injustice», expliquait encore récemment le jeune homme, dont le moral, depuis l'affaire, «joue aux montagnes russes». En ce moment, il est au plus bas.
La grande sœur de la victime confirme que celui qui a accompagné son frère «dans beaucoup d'auditions face aux policiers» a «la stature face à tous ceux qui attaquent mon petit frère».
«Alors, mon frère a vu comment il se comporte face aux policiers. Il n'a pas peur de s'en faire respecter, et c'est logiquement très rassurant pour quelqu'un qui a subi des violences policières…», indique-t-elle.
Un autre avocat va le remplacer
«Même si, évidemment, nous avons vécu l'annonce de sa nomination au ministère comme… une surprise. C'est son choix, mais qui pourrait refuser un tel poste? Cela risque de ne pas être lui pour défendre Théo [la victime, ndlr], malheureusement, on s'en doute. Mais… on fait avec», explique le frère du jeune homme, rappelant que «les faits, les images du contrôle de police, tout comme le diagnostic médical n'ont, eux, pas changé».
Ainsi, dans les prochains jours, la victime et son entourage doivent, à la demande du cabinet Dupond-Moretti-Vey, «programmer un rendez-vous» pour connaître la marche à suivre, et mettre au point leur stratégie de défense sans le «ténor du barreau».